mardi 10 août 2010

Struga - Elbasan

Une étape marquée par le passage en Albanie. L'Albanie : ce pays fermé de nombreuses années par la faute de son dirigeant plus stalinien qu'un barbelé de goulag, garde une part de mystère vu de la France. Effectivement : quelle serait l'état des infrastructures ? Aurons-nous des problèmes de sécurité ? Ce n'est pas sans questions que nous abordons ce pays.

Au départ de Struga, nous changeons Euros et Denars pour des Leks Albanais. Pour une fois, on s'est un peu fait avoir sur le change. Nous aurions pu attendre de passer en Albanie, mais nous craignions que personne ne veuille de nos denars macédoniens. Quant à la langue, comme elle n'a aucune équivalence en Europe, on espère qu'il y a suffisamment d'anglophones dans le pays

Encore une fois, les frontières ont été tracées sur la ligne des crêtes : il va falloir grimper pour entrer au pays.
Une montée pas si facile qui nous prend à froid. Nous avons le temps de nous reposer au sommet avec les temps d'attente à la douane. Constatant que la voiture bulgare devant nous a passé près d'une demi-heure avec les formalités, on s'attendait au pire, avec une réédition de nos ennuis ukrainiens...
Et pourtant, les formalités se révélèrent plus simples que prévues. Pas de fouille de bagages, pas de formulaire d'entrée à remplir, pas de déclaration de marchandises. Même pas de taxe d'entrée à payer (décrite dans de nombreux guides de voyages... Il est vrai que l'informatique était en panne, mais le douanier ne s'est pas attardé sur nos passeports (il même failli oublier de les tamponner!) Bref, en 10 minutes, nous passons la Frontière. Bienvenue en Albanie !

Ce qui marque à la frontière, ce sont ces fameux bunkers champignons construits dans tout le pays (700 000 il paraît). Il y eut par le passé des tensions entre Yougoslavie et Albanie mais de là à craindre l'invasion du pays! Hoxa devait avoir une sévère paranoïa. Évidemment, ces investissements militaires se sont fait au détriment du développement du pays et depuis 20 ans l'Albanie tente de rattraper son retard.
La frontière albanaise et ses fameux bunkers champignons
Après une dernière vue sur le lac d'Ohrid, on attaque la descente vers la plaine de Librazhd. Une belle descente et une première bonne surprise : la route est dans un état correct et nous pouvons descendre assez rapidement. La circulation est assez importante car c'est un lieu de vacances pour les albanais aisés. On observe d'ailleurs de nombreuses villas dans les montagnes alentours.
Quant aux voitures, on sent que l'on passe de rien à tout, car beaucoup d'albanais s'équipent, en privilégiant les grosses cylindrées allemandes. La manière de conduire n'est pas des plus apaisées mais on constate que les albanais respectent quand même les vélos... ce qui n'est toujours pas le cas des italiens et grecs que nous pouvons croiser également.
L'Albanie, le pays des montagnes
Nous descendons assez rapidement vers la plaine. Nous déjeunons à Librazhd où nous n’avons aucun souci à trouver une épicerie pour le pique-nique du midi. L'après-midi, nous roulons vers Elbasan, profitant d'une route toujours aussi bonne. Nous trouvons notre hôtel facilement (l’hôtel Scampa) qui paraît correct au premier abord : fumoir, mosaïque et grand hall de réception. Cet ancien hôtel d'apparatchiks communistes semble avoir réussi sa reconversion.
Mais à l'étage, c'est une autre musique : pas d'ascenseur (en réfection - dommage quand on loge au quatrième), des chambre décrépites et défraichies et une salle de bain réduite au stricte minimum sans eau chaude. La tradition est respectée: nous passons notre nuit dans un hôtel délabré comme à chacune de nos randos...

Elbasan est une ville de mélanges, avec un reste de son passé turc (les murailles de la ville forte) et ses construction communistes.
Elbasan : ses murailles, son architecture stalinienne
Architecturalement parlant, ce n'est pas extra, mais ce n'est pas la misère non plus. Les rues sont animées avec de nombreux cafés (un peu à la manière grecque). Par contre, les restaurants ne sont pas légion et nous devons nous rabattre sur un fast-food kébab pour nous restaurer. A la tombée de la nuit, beaucoup de gens circulent, comme dans n'importe quel pays méditerranéen; nous avons même droit à un feu d'artifice le soir...
Pour dormir, ce fut un peu plus difficile car notre hôtel était mal isolé et nous avons profité de l'activité nocturne assez longtemps.

A Elbasan, nous avons aussi l'occasion de voir comment l'Albanie se remet à niveau pour ses infrastructures : en reprenant le matériel qui n’est plus utilisé dans les pays occidentaux. C'est vrai pour les voitures, c'est vrai également pour les transports en communs: on a pu le constater avec des bus ayant encore la livrée et même les numéro de lignes des transports urbains de Reims
Le recyclage des bus français : la livrée des transports rémois est encore présente

Pour la langue, ben on se débrouille avec les mains, même si pas mal de jeunes parlent anglais. En 4 jours, je n'aurai appris qu'un seul mot : merci ("Faleminderit")

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