vendredi 20 août 2010

Conclusion Balkans 2010

1085 km au compteur (Encore une fois), un dénivelé positif de 10620 m, un dénivelé négatif de 11190 m. Toujours plus de montagnes ! Le dénivelé négatif masque quand même le fait que nous avons une belle descente de 1000 mètres pour rejoindre Kotor. D'ailleurs, nous qui avons l'habitude de repartir de notre arrivée de l'année précédente, cela donne à réfléchir pour la prochaine rando.

En terme d'organisation, peu de différence avec ce que nous avions vécu dans les Carpates. Pas besoin de charger en éléments de survie, mais mieux vaut prévoir quelques pièces de rechanges de secours. Nous n'avons pas vraiment eu l'occasion de rechercher des vélocistes, nous ne savons pas comment ils auraient réagi face à nos grosses pannes. De tous les pays, c'est la Bulgarie qui paraissait la mieux fourni en magasins...

Le parcours fut intéressant en certains points (la montagne en Albanie et Monténégro est fabuleuse), plus classique sur d'autres (Les villages au standard communiste de Bulgarie) et nous avons découvert des pays dont nous ne soupçonnions pas la richesse. Culturellement, le passage du Danube fait que nous basculons du côté méditerranéen et cela se ressent sur la manière d'être des gens : plus exubérant mais moins curieux ou accueillant.

Nous avons encore une fois la satisfaction d'avoir réussi des étapes montagnardes encore plus fortes que dans les Carpates. La principale difficulté fut finalement cette chaleur permanente durant toute cette quinzaine d'aout : même les gens du coin admettaient qu'elle était un plus plus forte que d'habitude. Néanmoins, nous avons géré cette difficulté par une discipline nous forçant à nous lever tôt chaque matin : faire des étapes intéressantes sans trop nous user était à ce prix. Ce n’était pas une galère quand même et cela ne nous a pas empêcher de profiter des soirées dans chaque ville étape.

Le beauté des montagnes de l'ex-Yougoslavie nous donne envie de continuer et rendez-vous surement pour une rando 2011.

dimanche 15 août 2010

Kotor - Paris

Le retour à la vie normale après deux semaines en pleine autonomie. Nous reprenons l'avion à Tivat, distant de Kotor de 8 kilomètres.
Une nouvelle fois, l'heure du remballage
Seulement, ces 8 kilomètres ne se font pas sur du plat comme les autres fois mais soit par un long tunnel (toujours délicat en vélo), soit par la vieille route en devant franchir à nouveau la montagne (seulement 300 mètres de dénivelé, mais nous n'en avions plus tellement envie).
A l'auberge de jeunesse, on a donc essayé de trouver un moyen de transport mais apparemment, ce n'était pas possible de prendre chacun un taxi avec le vélo emballé pour se faire conduire à l'aéroport. On nous a donc loué un mini-bus pour pouvoir rejoindre l'aéroport.
Le transport en fut aisé mais pas le prix. Nous aurions du finalement tenter la solution du taxi individuel. On en aurait bien trouvé un qui aurait accepté le transport, vu que la veille, un de leur collègue avait bien voulu chercher Trib' dans sa montagne...

Le retour sur Paris se fait sans soucis et les vélos supportent bien le voyage. Nous voyageons sur un vol direct Tivat-Paris, affrété par Monténégro Airlines: la taxe vélo est quand même de 50 € !
Seul choc à l'arrivée : après 2 semaines de canicule, nous débarquons à Paris alors qu'il pleut et qu'il fait à peine 15 degrés. La transition est rude.

samedi 14 août 2010

Cetinje - Kotor

L'étape "apothéose" puisque nous arrivons aux bouches de Kotor, avec une ultime descente fabuleuse.
En attendant, nous débutons la journée par une visite de Cetinje, petite ville qui fut la capitale du Monténégro par le passé. On y retrouve les ambassades du début du XXème siècle, dans le style 1900, ainsi que les différents monuments administratifs de l'époque (parlement et palais royal).
Le monastère de Cetinje
Nous attaquons ensuite l'ultime montée vers Kotor.

La route est toujours en bon état mais n'a plus rien à voir avec celle de la veille. Fini la grande route à camions, c'est désormais une petite route de montagne à lacets qui nous attend. Au moins, nous serons tranquilles !
Les premiers lacets
Encore une fois, la grimpette en lacets est beaucoup plus paisible que les montées régulières. Malgré les dénivelés, nous roulons bien et nous progressons dans un paysage magnifique de montagnes calcaires qui s'étendent à perte du vue.
Progression dans le massif du Lovćen
Nous contournons le Mont Lovćen, berceau  du Monténégro (les fameuses montagnes noires), toujours dans ce paysage grandiose de montagnes. Enfin, au détour d'un virage apparaissent les bouches de Kotor, dans une vue plus qu'impressionnante: à plus de 900 mètres de hauteur, c'est toute la baie, la plaine de Tivat et la mer Adriatique que l'on observe. Cela valait vraiment le coup de faire cette montée.
Le golfe de Kotor
Nous terminons nos derniers kilomètres en descendant vers Kotor. Une descente pas si facile car la route en lacets nous offre des virages très serrés. En tout cas, c'est une belle manière de terminer une rando qui fut assez forte sur le plan physique. Mais notre arrivée ne se fit pas sans une dernière anecdote. Tandis que Dur et moi terminons notre descente sans soucis, nous constatons que Trib' traine encore derrière. Un gros retard même, puisque nous l'attendons quasi une heure : il a du lui arriver quelque chose.

Finalement, on redescend sur Kotor quand on reçoit un appel de Trib' (nous avons quand même nos portables avec nous, au cas où) nous expliquant qu'il a crevé 3 fois et qu'il n'a plus de chambre à air intacte : il faut qu'il finisse à pied. Par charité, j'arrive à héler un taxi en lui expliquant de revenir sur la vieille route de Cetinje (avec 3 mots de Monténégrin : trop fort). Nous récupérons Trib' dans sa montagne, chargeons le vélo dans le taxi et retournons à notre hôtel (une auberge de jeunesse réservée à l'avance sur Internet car la ville est très touristique). Enfin, nous pouvons apprécier une bonne bière pour célébrer la fin de la rando.

La fin de l'après-midi se passe entre visite de Kotor et petit trempette à la plage. Y'a pas à dire, l'Adriatique c'est autre chose que la Baltique! Nous finissons la soirée toujours à Kotor, où nous fêtons dignement la fin de la rando. Nous avons réussi notre traversée des Balkans et en sommes très fiers !

vendredi 13 août 2010

Shkodër - Cetinje

L'étape finale (enfin presque), avec l'entrée au Monténégro et une bonne ascension pour finir. Il était prévu au départ de dormir à Podgorica (la capitale) mais, vu le peu d'attrait de cette ville, autant s'avancer dans notre trajet.

Le départ de Shkodër n'est pas trop difficile, mais nous devons faire face à une forte circulation dans chaque village traversé. Si les albanais ne conduisaient pas il y a 20 ans, ils se sont bien rattrapés depuis en intégrant les mauvais travers de la conduite méditerranéenne... Arrêt sauvage et autre stationnement en double file font que nous devons faire attention à chaque rue un peu chargée...

Mais au fur et à mesure que nous approchons de la frontière, le paysage change. Moins de monde bien sûr et réapparition des bunkers champignons. Comme ils sont indestructibles, certaines personnes les réutilisent comme logement secondaire. Bien décoré, c'est mieux pour le paysage.
Pied à terre original au bord du lac de Shkodër
Moins drôle, c'est la brusque dégradation de la route. Bosselée, trouée et rapiécée, cela n'a rien à voir avec la route rouge internationale indiquée sur la carte. Finalement, nous retrouvons l'état du réseau routier albanais avant la modernisation du pays. Ce qui est encourageant, c'est que l'état travaille à la mise en double voie de cette route. Un travail un peu spécial puisque la seconde voie a été décaissée et empierrée (d'ailleurs, valait mieux rouler sur cette partie plutôt que sur le goudron) mais on n'est pas prêt de voir une route correcte. Étonnant quand même quand on pense que c'est une liaison importante pour l'économie albanaise.
Dommage de devoir fixer la route plutôt que la paysage !
C'est bien secoués que nous arrivons à la frontière. Notre présence n'a pas l'air d'étonner les douaniers et il n'y a pas grand monde avant nous. Attente très faible donc et formalité plus que rapide. Seul souci encore une fois : impossible de faire du change et nous nous retrouvons avec un paquet de Lëk albanais à n'en savoir que faire.

Nous roulons donc rapidement vers Podogorica, en admirant le lac de Shkodër sous notre route. Le changement de pays se voit immédiatement par une route en bien meilleur état.
Les biotopes variées du lac de Shkodër
Avant d'arriver à Podgorica, nous visitons quelques banques pour se débarrasser de notre monnaie albanaise. Toutes refusent mais on nous indique une salle de jeux et de paris où l'on pourra faire l'échange. Gagné ! On arrive à récupérer des euros, à un taux pas si mauvais que ça. Quoi qu'il en soit, on n'a pas été des modèles de gestionnaires pour nos différentes monnaies. Au Monténégro, en tout cas, c'est plus simple car on utilise l'Euro. Nous faisons notre pause du midi à Podgorica.


Le départ de Podgorica est plus difficile. La chaleur est vraiment très forte cette après-midi et rouler est très pénible: nous n'avons pas la montagne pour nous rafraîchir quelque peu. Évidemment, à cause de travaux, on rate la bonne route et on se rallonge l'étape de 15 kms. La faute aussi au manque de panneaux.
Ce n'était pas le moment de se tromper pourtant !
Nous retrouvons enfin la bonne route et commence ainsi l'ascension vers Cetinje, passage obligé car un gros massif (celui du Lovcen, noyau du futur état du Monténégro) barre l'accès à la mer. La montée est difficile, surtout à cause de la chaleur. Pourtant la route est de bonne qualité: elle a été refaite pour faciliter l'accès aux camions. Ce qui fait qu'encore une fois, nous subissons des pentes pas trop fortes mais bien plus longues, et toujours aussi usantes.
Montée vers Cetinje et vue sur la plaine de Podgorica
L'usure, justement. Elle commence à faire son effet. Ainsi, le fond de jante de Trib' donne de sérieux signes de faiblesses. Nous devons faire une pause réparation. Et oui, à chacun son tour d'être le boulet du groupe. Heureusement, ce genre de pannes se réparent vite. Il n'en est pas de même pour ce routier serbe qui a flingué la pompe à eau de son camion en pleine montée vers Cetinje: dommage pour lui mais un samedi à 18 heures, veille de 15 aout, il était bon pour passer le WE sur place...

Réparation expresse : on en a l'habitude
Nous arrivons à Cetinje un peu plus tard qu'à l'accoutumée, mais bien contents d'avoir anticiper cette montée. Nous aurons le temps de visiter la ville le lendemain car il ne reste plus que 45 kms jusqu'à Kotor.

jeudi 12 août 2010

Tirana - Shkodër

Une étape un peu plus longue, mais pour une fois, nous sommes sur du plat : ça va nous changer. Tellement plat qu'on s'était posé la question de prendre le train pour rallier Shkodër et rouler plus dans les terres.
Une visite à la gare centrale de Tirana nous en a dissuadé. Une gare déserte, des wagons à l'abandon, des horaires écrits sur un bout d'affiche... Ici, la reconversion post-communiste ne s'est pas encore faite. Nous ferons le trajet en vélo car nous sommes plus sûrs d'arriver à bon port.
La gare centrale de Tirana
Une des raisons de préférer le train est que l'axe Tirana - Shkodër est la route principale du pays. On craignait de revivre notre trajet Dupnitsa-Blagoevgrad, à devoir faire attention à la circulation et  à être assommés par la chaleur et le bruit: 100 kms comme ça, c'est long

Nous voilà repartis, en comptant prendre les délaissés routiers, puisqu'une autoroute se construit entre les deux villes. Nous partons de Tirana en cherchant les routes de banlieue pour éviter la voie autoroutière Tirana-Durrës. Bien entendu, on se perd quelque peu car, en Albanie également, la signalisation est en option. La route est bonne au début, mais après Frushë-Krujë, la situation se dégrade. Notre délaissé suit la nouvelle route, mais en faisant de grands écarts (ce qui rallonge d'autant l'étape). Mais surtout, la route devient très mauvaise avec des trous qu'on ne peut même plus appeler des nids de poules. Au bout de 10 kilomètres, on se décide à reprendre la grande route: on s’accommodera de la circulation.

Sur la grande route, les conditions sont toutes autres. Le revêtement est de meilleure qualité et la circulation pas trop intense. Cerise sur le gâteau, grâce à la proximité de la mer, les températures sont moins fortes et la chaleur pas trop pesante. Nous profitons donc des infrastructures récentes car c'est bien une autoroute qui se construit en certains endroits. Bien entendu, nous sommes forcés de la prendre, ce qui n'a pas l'air de choquer grand monde.
Pleine vitesse sur autoroute !!
Nous déjeunons à Lezhë, haut lieu de la résistance albanaise contre les turcs. Nous faisons la dernière partie vers Shkodër à un train d'enfer, sans même chercher à forcer l'allure. A force de rouler sur du montagneux, le fait de rouler sur du plat nous donne des ailes et nous ne voyons pas les kilomètres défiler. En arrivant à 17 h, nous avons largement le temps de chercher notre logement et de visiter la ville.

Shkodër est une ville historique de l'Albanie qui a eu un passé vénitien. On retrouve cette architecture dans les rues du centre ville: elle se mélange avec les mosquées de l'époque turque... A noter également le caractère très "pro-vélo" des habitants: beaucoup de personnes roulent à vélo et on trouve de nombreuses pistes cyclables et garages à vélo.

Rue piétonne de Shkodër

mercredi 11 août 2010

Elbasan - Tirana

Une étape relativement courte car il était prévu une après-midi touristique à Tirana  la capitale.
On ne s'attarde pas à Elbasan car il y a une une petite montagne à franchir.

L'Albanie est vraiment un pays de montagne : pour joindre les deux vallées, pas d'autres choix que de se faire cette escalade.
Montagnes albanaises entre Elbasan et Tirana
La grimpette est longue mais pas trop fatigante. Il se confirme qu'une route à lacets est bien moins usante pour les mollets que les montées rectilignes. A l'arrivée de cette montée, nous roulons quelques kilomètres sur la crête afin d'admirer les fonds de vallées alentours. Au fond, quelques villages de bergers subsistent, bien isolés.
Paysage montagnard
Avec une route plus que correcte, c'est vraiment un parcours très agréable, car la circulation n'est pas trop importante et les voitures font bien attention en nous doublant. Même constatation que la veille : l'Albanie est bien ouverte sur l'extérieur vue l'importance des plaques étrangères et des voitures récentes. Nous croisons même des cyclotouristes qui, comme nous, découvrent l'Albanie.
Rencontre entre cyclotouristes (lui visait Ohrid pour le soir : bon courage !)
Dans la descente, Trib' crèvera une nouvelle fois. Pendant cette pause forcée, nous aurons l'occasion de discuter avec un jeune albanais content de voir que l'on découvre son pays (notre photo doit désormais trainer sur son Facebook), ainsi qu'un suisse se faisant les Balkans en vélo couché (On s'échange nos conseils de route). Je ne me souviens des prénoms ni de l'un, ni de l'autre, ça m'apprendra à ne pas les noter...

On arrive à Tirana vers 13 h et on se loge facilement grâce à une adresse du Lonely. Place à une après-midi tourisme. La circulation n'est pas trop problématique pour les vélos, à condition de respecter les règles de sécurité élémentaires.

Tirana possède quelques lieux intéressants, comme la place Skanderberg et sa mosquée, son opéra et son musée national (occultant la période 1945-1991).

La place Skanderberg
Tirana est en pleine mutation, avec quelques restes de l'époque communiste : les bâtiments officiels avec les fresques à la gloire du peuple et la pyramide-mausolée d'Hoxha, reconvertie en discothèque. Ironie de l'histoire, tous ces quartiers sont devenus le centre financier de Tirana avec le siège de nombreuses banques.
Le mausolée d'Enver Hoxha
Cette après-midi nous permettra de nous reposer mais, si Tirana  possède quelques monuments intéressants, à part le fait d'être la capitale de l'Albanie, elle ne méritait pas qu'on y reste tant de temps. Peut-être aurions-nous du nous diriger vers le château de Krujë. A retenir pour un prochain passage...

mardi 10 août 2010

Struga - Elbasan

Une étape marquée par le passage en Albanie. L'Albanie : ce pays fermé de nombreuses années par la faute de son dirigeant plus stalinien qu'un barbelé de goulag, garde une part de mystère vu de la France. Effectivement : quelle serait l'état des infrastructures ? Aurons-nous des problèmes de sécurité ? Ce n'est pas sans questions que nous abordons ce pays.

Au départ de Struga, nous changeons Euros et Denars pour des Leks Albanais. Pour une fois, on s'est un peu fait avoir sur le change. Nous aurions pu attendre de passer en Albanie, mais nous craignions que personne ne veuille de nos denars macédoniens. Quant à la langue, comme elle n'a aucune équivalence en Europe, on espère qu'il y a suffisamment d'anglophones dans le pays

Encore une fois, les frontières ont été tracées sur la ligne des crêtes : il va falloir grimper pour entrer au pays.
Une montée pas si facile qui nous prend à froid. Nous avons le temps de nous reposer au sommet avec les temps d'attente à la douane. Constatant que la voiture bulgare devant nous a passé près d'une demi-heure avec les formalités, on s'attendait au pire, avec une réédition de nos ennuis ukrainiens...
Et pourtant, les formalités se révélèrent plus simples que prévues. Pas de fouille de bagages, pas de formulaire d'entrée à remplir, pas de déclaration de marchandises. Même pas de taxe d'entrée à payer (décrite dans de nombreux guides de voyages... Il est vrai que l'informatique était en panne, mais le douanier ne s'est pas attardé sur nos passeports (il même failli oublier de les tamponner!) Bref, en 10 minutes, nous passons la Frontière. Bienvenue en Albanie !

Ce qui marque à la frontière, ce sont ces fameux bunkers champignons construits dans tout le pays (700 000 il paraît). Il y eut par le passé des tensions entre Yougoslavie et Albanie mais de là à craindre l'invasion du pays! Hoxa devait avoir une sévère paranoïa. Évidemment, ces investissements militaires se sont fait au détriment du développement du pays et depuis 20 ans l'Albanie tente de rattraper son retard.
La frontière albanaise et ses fameux bunkers champignons
Après une dernière vue sur le lac d'Ohrid, on attaque la descente vers la plaine de Librazhd. Une belle descente et une première bonne surprise : la route est dans un état correct et nous pouvons descendre assez rapidement. La circulation est assez importante car c'est un lieu de vacances pour les albanais aisés. On observe d'ailleurs de nombreuses villas dans les montagnes alentours.
Quant aux voitures, on sent que l'on passe de rien à tout, car beaucoup d'albanais s'équipent, en privilégiant les grosses cylindrées allemandes. La manière de conduire n'est pas des plus apaisées mais on constate que les albanais respectent quand même les vélos... ce qui n'est toujours pas le cas des italiens et grecs que nous pouvons croiser également.
L'Albanie, le pays des montagnes
Nous descendons assez rapidement vers la plaine. Nous déjeunons à Librazhd où nous n’avons aucun souci à trouver une épicerie pour le pique-nique du midi. L'après-midi, nous roulons vers Elbasan, profitant d'une route toujours aussi bonne. Nous trouvons notre hôtel facilement (l’hôtel Scampa) qui paraît correct au premier abord : fumoir, mosaïque et grand hall de réception. Cet ancien hôtel d'apparatchiks communistes semble avoir réussi sa reconversion.
Mais à l'étage, c'est une autre musique : pas d'ascenseur (en réfection - dommage quand on loge au quatrième), des chambre décrépites et défraichies et une salle de bain réduite au stricte minimum sans eau chaude. La tradition est respectée: nous passons notre nuit dans un hôtel délabré comme à chacune de nos randos...

Elbasan est une ville de mélanges, avec un reste de son passé turc (les murailles de la ville forte) et ses construction communistes.
Elbasan : ses murailles, son architecture stalinienne
Architecturalement parlant, ce n'est pas extra, mais ce n'est pas la misère non plus. Les rues sont animées avec de nombreux cafés (un peu à la manière grecque). Par contre, les restaurants ne sont pas légion et nous devons nous rabattre sur un fast-food kébab pour nous restaurer. A la tombée de la nuit, beaucoup de gens circulent, comme dans n'importe quel pays méditerranéen; nous avons même droit à un feu d'artifice le soir...
Pour dormir, ce fut un peu plus difficile car notre hôtel était mal isolé et nous avons profité de l'activité nocturne assez longtemps.

A Elbasan, nous avons aussi l'occasion de voir comment l'Albanie se remet à niveau pour ses infrastructures : en reprenant le matériel qui n’est plus utilisé dans les pays occidentaux. C'est vrai pour les voitures, c'est vrai également pour les transports en communs: on a pu le constater avec des bus ayant encore la livrée et même les numéro de lignes des transports urbains de Reims
Le recyclage des bus français : la livrée des transports rémois est encore présente

Pour la langue, ben on se débrouille avec les mains, même si pas mal de jeunes parlent anglais. En 4 jours, je n'aurai appris qu'un seul mot : merci ("Faleminderit")

lundi 9 août 2010

Bitola - Struga

Reprise des étapes normales avec pour objectif  l'Albanie et le Monténégro. Nous quittons Bitola en faisant un dernier tour par quelques monuments de la période turque
Rue principale de Bitola
Puis, en route vers Ohrid, avec deux cols importants à passer. En Macédoine, des efforts sont fait également pour améliorer les réseau routier, ainsi nous avons la chance de rouler sur des routes en bon état. Seulement, ces routes sont réaménagées pour le transport routier: aux anciens chemins en lacets succèdent donc des routes larges et droites montant les cols en pente douce et régulières. Pour les camions et les voitures c'est appréciable car la mécanique souffre moins mais pour les vélos c'est plus difficile !

En effet, les routes en lacets permettent une progression en paliers, où les zones dures alternent avec des zones planes où l'on peut se reposer. Pour les routes modernes, c'est une pente plus faible mais constante que l'on doit grimper et au final, on a l'impression de plus se fatiguer et de ne jamais pouvoir se reposer (sauf à mettre pied à terre, bien sûr !).

Nous passons le col de Resen dans ces conditions. Au sommet, encore une route barrée pour cause de travaux. Comme il n'y a personne de la DDE macédonienne, on se décide à prendre la route principale sans suivre la déviation. Un bonheur de descendre ce col avec une route rien que pour nous. Vu la place, on se permet des pointes de vitesse (Dur atteindra le 70), juste tempérées par les fameux travaux : la remise en place d'une canalisation d’évacuation des eaux.

Nous passerons le col de Leskoec de la même façon et profitons également d'un bonne descente avant d'arriver à Ohrid. Avec le recul, dommage que nous n'ayons pas choisi de passer par Peshtani et le Parc national de Galitchitsa. C'aurait été un paysage de toute beauté
Vue sur le lac d'Ohrid

Nous déjeunons puis siestons à Ohrid. La chaleur étant encore trop forte, nous n’avons aucune envie de reprendre le vélo et nous visitons la ville. Bien que très touristique, la vieille ville est bien protégée et nous marchons dans des rues à flanc de collines. A voir également le vieux château du tsar Samuel de Bulgarie.
La forteresse d'Ohrid
Nous finissons la route vers Struga, en longeant le lac. Tranquillement, car la route principale passe plus dans les terres. Moins touristique qu'Ohrid, Struga est tout aussi animée car c'est une petite station balnéaire au bord du lac d'Ohrid. Les hôtels y sont en tout cas plus abordables.

dimanche 8 août 2010

Shtip - Veles - Bitola

Après une semaine de route, c'est la traditionnelle étape-repos. Veles-Bitola se fera en train, mais pour rejoindre Veles, ce sera en vélo, le train partant trop tôt le matin de Shtip. Comme c'est dimanche, on avait bien le droit à notre petite grasse mat'
Vue sur les montagnes de Shtip
Une dernière vue sur Shtip où l'on peut admirer une forteresse médiévale et quelques maisons rappelant le style turc.

Comme la route va vers Skopje, c'est une véritable autoroute qui a été construite. Nous sommes forcés de prendre la parallèle, en moins bon état: au moins, nous roulons tranquilles car la manière de rouler des macédoniens n'inspire guère confiance. Le départ est difficile car nous subissons un fort vent du nord, qui forcément nous vient de face... nous devons lutter une vingtaine de kilomètres.
La route changeant de direction vers l'ouest, le vent sera moins fort et nous pourrons plus profiter du paysage.
Paysage entre Veles et Shtip
Toute cette partie est constituée d'une plaine avec une agriculture développée. Céréales, fruits mais aussi vignes, avec un recours massif à l'irrigation. Étonnant de voir un tel développement agricole. Cela nous permet en tout cas de faire une bonne pause ravitaillement en melon/pastèque.

Il y a de quoi faire... dommage qu'on ne puisse les charger à vélo
Le plus sûr, c'est de finalement trouver un fruit qui ne soit pas trop lourd... pour l’équivalent de 1 €, on s'envoie une pastèque de 5 kgs, la plus petite que nous ayons trouvé, la moyenne étant plutôt autour de 10 kgs. En tout cas, très juteuse et parfumée, c'est un régal avec la chaleur qui est toujours aussi forte.

Nous arrivons et déjeunons à Veles. La ville n'a pas grand attrait mais nous profitons des grands parcs pour nous reposer et nous protéger de la chaleur. Nous prenons le train ensuite et faisons connaissance avec les chemins de fers macédoniens.
Déjà le train est en retard, mais ça c'est normal d'après les gens. Le train en lui même est une vieille guimbarde diesel et les wagons ne sont pas de première jeunesse (les compartiments sont vite surchauffés). Bien sur, rien n'est prévu pour les vélos et comme d'habitude, on les place en queue de rame. Ça fait un peu râler le contrôleur qui contre une taxe vélo (100 dénars chacun, un peu cher quand même), nous permet de les ranger dans un compartiment.

Le passage en train nous évitera la fatigue de traverser des zones montagneuses et arides autour de Prilep. C'est toujours ça de gagné.
Nos vélos sont bien traités...
Nous arrivons à Bitola en fin d'après-midi. Une ville qui a gardé son caractère ancien et fortement animé le soir. Nous n'avons aucun souci à nous loger dans une petite pension.

samedi 7 août 2010

Blagoevgrad - Shtip

L'étape la plus longue de la rando : prévue car on a profité de journées calmes précédemment. De plus, en passant la frontière, le changement de fuseau horaire nous fera gagner une heure.

Comme tous les pays de cette région de l'Europe, on a tracé les frontières sur les lignes de crêtes et il faut bien grimper pour franchir la frontière. La montée n'est pas difficile (la chaleur n'est pas encore trop forte), mais longue et usante à force.
Bon, j'utiliserai toujours le nom de Macédoine, bien que le nom officielle soit ARYM ou FYROM (les grecs ne veulent pas du nom de Macédoine comme pays voisin, par crainte de revendications territoriales sur la partie grecque). Les macédoniens, eux-mêmes, sont des slaves, avec une langue s’apparentant au bulgare. En terme de communication, cela ne nous change pas trop avec les quelques mots de bulgares que nous avons appris.

Le passage de ce pays est également une inconnue car nous en avons une image très biaisée vue de la France. On s'imagine encore le pays balkanique, pauvre et coincé dans ses montagnes. Là encore, nous verrons un pays en plein développement qui a d'ailleurs fait sa demande d'entrée dans l'UE.

Pour le moment, il s'agissait de passer la frontière. Côté bulgare, on croise quelques douaniers en faction mais on nous laisse passer sans problèmes. Côté macédonien, c'est le contrôle des passeports classique (avec une interrogation du douanier à cause de mon passeport papier...). Ça dure 10 minutes, où le douanier nous questionne sur notre voyage (il parlait un anglais correct), nous félicite et nous souhaite bonne chance pour la suite. Alors que nous en sommes exempté en tant que ressortissants européens, nous demandons et obtenons le tampon du pays: ça fera un souvenir.

Passé la frontière, on s’arrête 10 minutes sur l'air de stockage des poids lourds à la recherche d'un gonfleur (Trib' sentait un manque d'air dans ses pneus). Nous sommes félicités, par les routiers présents, de passer par la Macédoine.
Et puis, la grande descente vers l’intérieur du pays. Un plaisir de se dérouiller les jambes. Nous faisons un première arrêt à Deltchevo pour échanger nos Levs bulgares contre des Denars macédoniens. Malheureusement, ce doit être jour de paie ou de pension, car toutes les banques sont chargées et les guichetiers bien occupés. Je trouve finalement un comptoir de change où je peux avoir des denars contre des Euros (mais impossible de changer nos Levs) : au moins, on pourra se ravitailler pour le midi.
Descente vers Deltchevo
Nous continuons notre trajet et nous ravitaillons à Makedonska Kamenitsa, ville surplombant un lac de retenue d'un barrage hydro-électrique. Nous nous ravitaillons chez l’épicier local, qui gentiment, accepte également de nous reprendre nos levs contre des denars, au change quasi-officiel.
A noter le bon état de la route, qui nous permet de profiter de la descente et de garder une bonne vitesse (juste une petite crevaison à signaler...). Par contre, les habitudes de la route ont changé. Contrairement aux bulgares, les macédoniens respectent moins les vélos. Eux, les italiens et les grecs ont tendance à rouler (trop) vite et à nous frôler... mieux vaut tenir sa droite.
Spéciale dédicace à cet italien en cabriolet qui nous a doublé dans un virage à fond. Comme quelqu’un arrivait en face, il n'a rien trouvé mieux que de se rabattre juste devant nous (limite queue de poisson). Le plus beau, c'est qu'on a retrouvé cet abruti 5 kms plus loin, arrêté car les lunettes de monsieur s'étaient envolées et que madame était parti les chercher dans le fossé.

Heureusement, il y a de beaux paysages, telles les gorges de la Bregalnitsa, moins impressionnantes que les gorges du diable roumaines mais jolies quand même.
Les gorges de la Bregalnitsa
A Kotchani, la montagne s'écarte et nous roulons sur un plateau. Nous découvrons des rizières parfaitement structurées, profitant de l'eau coulant en abondance des montagne. Étonnant de les découvrir en ce lieu et à cette altitude.
Les rizières de Kotchani
Quant à Shtip, nous arrivons finalement un peu plus tard qu'à l'accoutumée. Nous avons du mal à trouver notre logement car la ville est sur plusieurs vallons séparés par des crêtes. De fait, on a une ville nouvelle séparée de la ville ancienne et il faut vraiment faire des petites grimpettes et autres rues paumées pour trouver notre hôtel (encore un rescapé de la période communiste... pardon titiste, on commence à avoir l'habitude des hôtels d'apparatchiks).
La ville a peu d'attraits avec ses barres d'immeubles et il y a peu de maisons anciennes. Mais avec notre fatigue, on ne s'est pas trop éternisé dans les rues.

vendredi 6 août 2010

Dolna Banya - Blagoevgrad

Après 2 jours d'étapes légères, il est temps de revenir à des parcours plus longs. L'étape consistera à contourner le massif du Rila (haut lieu montagnard bulgare). Quelques bosses sont à prévoir, mais rien d'insurmontable. Le soleil est revenu et c'est encore sous une forte chaleur que nous faisons le trajet.

D'entrée, on apprécie la nuit réparatrice, car le faux plat, si difficile la veille, se grimpe tranquillement. Nous passons les petits cols sans soucis. Comme c'est une zone de plateaux, nous n'avons pas de points de vue impressionnants. A noter l'extraordinaire bon état des routes qui nous fait rouler sur un vrai billard, cela nous change des nids de poules habituels.
La bonne surprise des routes bulgares
De telles améliorations s'expliquent par l’établissement de stations de skis (Borovats) toutes proches dans le Rila. Des installations en plein développement car cette zone attire de plus en plus, mais qui posent problèmes car certains sites, écologiquement sensibles, ont été malgré tout bétonnés : la faute à la corruption, parait-il.

En tout cas, le Rila tel qu'il apparaît se révèle grandiose. Peut être aurions-nous du nous aventurer sur quelques routes montagneuses plutôt que de filer droit sur Dupnitsa.
Vue sur le massif du Rila
Avant d'arriver à Dupnitsa, justement, on observe un vieux reliquat de la guerre froide ; un ancien aérodrome militaire construit en même temps que la route. Google map le révèle dans toute son étendue

Nous arrivons à Dupnista pour le repas du midi : c'est la fin de notre parcours montagnard en Bulgarie. Avant de quitter cette région, un mot quand même sur les villages et habitations. Plus qu'en Roumanie, la collectivisation et la systématisation ont fait des ravages. Les nombreux villages traversés montrent le même visage et le même type de maisons, sans les efforts de décorations vus en Roumanie. Dommage !

Village bulgare commun (ici Gutsal)
La fraicheur de la pluie de la veille s'est rapidement estompée et c'est sous une véritable canicule que nous reprenons la route pour rallier Blagoevgrad. La route fut très pénible. D'abord la circulation : nous devons prendre la grande route reliant Sofia à la Grèce (pas le choix car pas de routes parallèles) et la circulation est intense. Si les bulgares respectent toujours les vélos, les grecs font peu de cas de nous et nous devons bien tenir notre droite. Au moins, nous ne sommes pas embêtés par les camions car à partir de 35°, la police bulgare fait arrêter la circulation des poids lourds. Un mal pour un bien car ça devient difficile de rouler avec une telle chaleur : la circulation d'air qu'on se fait en roulant n'est plus suffisante pour nous rafraichir (Je finirai même l'étape avec une bonne insolation) et nous rallions au plus vite Blagoevgrad.
Nous ratons ainsi la visite du monastère de Rila qui s'avérait intéressante.

On trouve notre hôtel sans problème et on visite la ville. Peu de monuments marquants mais un centre ville très animé. Les alentours de ville, cernées par les massifs du Rila et du Pirin, sont très jolis.
Les alentours de Blagoevgrad

jeudi 5 août 2010

Plovdiv - Kostenets - Dolna Banya

Encore une journée touristique puisque nous passons la matinée à visiter Plovdiv. Pour gagner un peu de temps, nous reprendrons un train l'après-midi qui nous emmènera à Kostenets, au pied du massif du Rila.

Bâti aux pieds de 7 collines, Plovdiv est une ville très ancienne qui montre des influences romaine, turque et bulgare. La vieille ville se situe sur une de ces collines et est très agréable à visiter à pied.
Vue générale de Plovdiv
Le théâtre romain
Maison typique du vieux Plovdiv
Les restes de l'hippodrome
Nous reprenons le train l'après-midi. Encore une fois, le transport des vélos ne pose aucun problème. Sauf que c'est par malle poste que nos montures voyagent. A l'arrivée à Kostenets, mauvaise surprise : il pleut !
Une bonne pluie d'été très forte qui nous oblige à nous réfugier à la gare de Kostenets en attendant l'accalmie.
C'est ainsi que l'on a pu découvrir une figure du village : Josef...
Une triste figure quand même, car Josef peut être qualifié d'alcoolique du village, passant son temps à picoler et trainer dans la gare en hélant les voyageurs (sans violence, bien sur). Ce doit être une habitude car les autres gens partant de la gare n'avaient pas l'air surpris ou étonné.
Pourquoi parler de lui alors ? C'est qu'il s'est rendu compte qu'on parlait français entre nous. Et notre Josef a commencé à nous poser les questions classiques (qui sommes-nous, que faisons-nous ici, où allons nous ?) en FRANCAIS... et en bon français en plus.
Bref, le temps que la pluie se calme, il a causé, chanté français, nous a fait écrire sur son petit livre d'or, et nous a même invité à dormir chez lui (car pas d’hôtel pas cher, d'après lui). Bizarrement, on s'est senti obligés de refuser son invitation.

Finalement, ce n'est qu'à 18 h que l'on peut reprendre la route. On avait l'objectif de rejoindre Samokov (30 kms) pour faire une mini-étape et malgré l'horaire, nous nous lançons sur la route (2 heures de trajet à priori)

Mais dès le premier kilomètre, ça patine et ça peine ! L'humidité, la fin de journée mais surtout la pente en faux plat, dont le dénivelé n'apparaît qu'à l'informatique. Bref, au bout de 10 kilomètres, on capitule car on a du mal à grimper. Dans ce cas, mieux vaut s’arrêter que forcer sur le physique et se mettre dans le rouge.

Problème : où dormir à Dolna Banya, petit village ? On a avait bien repéré un grand hôtel au bord de la route, mais il fallait revenir 3 kms sur nos pas. En interrogeant les gens (on commence à maitriser 3 mots de bulgare, à force), on arrive à se faire loger chez l'habitant. C'est un couple Bulgaro-Canadien qui nous héberge : lui, canadien, est finalement resté en Bulgarie après ses études : étonnant de le retrouver dans ce coin un peu perdu de Bulgarie.

mercredi 4 août 2010

Kazanlak - Hisarya - Plovdiv

Une étape plus tranquille. Preuve que les parcours ne sont pas figés, nous avions prévu d'aller directement de Kazanlak à Plovdiv. Finalement, autant pour s'éviter un long trajet qu'une galére dans les faubourgs de Plovdiv, on a décidé de faire un détour par Hisarya, avant de prendre le train pour rejoindre Plovdiv.
Un parcours à priori plat car nous roulerons en grande partie dans la vallée des fleurs.

Pourtant quelques dénivelés nous ont surpris, mais de manière agréable, avec une forte descente après Kalopher.
Dans cette ville, nous croiserons un vélociste de Sofia, content de voir des randonneurs dans son pays et qui nous incitera à faire de nombreux voyages en Bulgarie.
Quant à la vallée des roses, elle tire son nom des nombreuses plantations de roses pour faire des parfums. Ce doit être très joli à la floraison en mai-juin mais c'était relativement sec en ce mois d'août.
Vallée des roses avec les monts du Grand Balkan
Nous arrivons à Hisarya vers 13 h : nous avons évité le plus possible de rouler sous de fortes chaleurs. (La température ne baisse toujours pas par rapport aux jours précédents). En attendant de prendre le train, nous visitons un peu la ville. Ancienne ville thermale romaine, Hisarya a gardé des murailles imposantes et importantes. A l’intérieur, il reste quelques vieilles pierres mais sans grande mise en valeur. Vu la chaleur, cela ne nous dérange pas de les voir pour profiter des nombreux parcs ombragés de la ville (Étonnement, les pancartes touristiques ont un double affichage bulgare et français...).
La porte sud d'Hisarya

A la gare, un grand merci encore au guichetier qui fut très compréhensif et patient pour l'achat de nos billets (il ne parlait que bulgare). Il est vrai qu'il n'a pas un poste des plus contraignants (un train tous les 3 heurs, l'aller-retour de Plovdiv, et Hisarya en une voie en cul de sac), et que nous avons du le chercher au café voisin pour acheter nos billets. De plus, il nous a gardé vélos et bagages le temps que nous nous baladions en ville. Très gentil !

Achat de billets en gare d'Hisarya, on arrive toujours à se faire comprendre
En Bulgarie en tout cas, le transport de vélos par train n'est pas exceptionnel et nous payons une taxe de transport en plus (2 Lev, soit 1 Euro). D'ailleurs, le prix des billets est très bon marché.
La surprise, c'est qu'alors qu’on s'attendait à voyager dans un vieux tortillard, c'est un train récent et moderne type Bombardier qui fait le trajet vers Plovdiv. Des rames en plein-pied, de la place suffisante pour ne pas enlever les sacoches et des wagons climatisés, c'est ce qu'on appelle une bonne surprise.
Il ne roule pas très vite cependant car la voie unique semble plus délabrée et ne permet pas une vitesse commerciale élevée.
Cela nous permet d'arriver à Plovdiv sans se soucier des aléas de la circulation (la route Hisarya-Plovdiv, vue du train, était elle-même difficile pour les vélos, car en pleine réfection).

A Plovdiv, nous peinons un peu pour nous loger. Nous ne trouvons pas les auberges de jeunesse du Lonely et nous devons encore nous rabattre sur un hôtel plus classieux. Le Leipzig était lui aussi un ancien établissement communiste parfaitement rénové et accepte désormais une clientèle plus huppée. En tout cas, les réceptionnistes n'ont pas été choqué de nous avoir arriver en cycliste et nous ont offert gracieusement la place de parking gardé. Très classe à coté des Mercedes et autres Porches. Malgré tout, le prix de l’hôtel est plus qu'abordable (17 € chacun)

Nous sommes considérés comme des clients comme les autres
On profite de la soirée pour se restaurer dans un resto typique bulgare, puis écouter un festival de musique pop bulgare, qui se tenait Grand place de Plovdiv.

mardi 3 août 2010

Veliko Tarnovo - Kazanlak

Considérant que notre rodage est terminé, nous attaquons les grands parcours et les grandes montées. Au menu du jour, le col de Shipka, haut lieu de la mémoire bulgare.

Une montée-descente qui ne devrait pas poser de problèmes et qui sur le papier ressemble au col de Prislop en Roumanie.

Bien entendu, nous partons le plus tôt possible pour éviter la chaleur. Les premiers kilomètres se passent bien, l'impression de bonne conduite des bulgares se confirme. Comme pour les autres pays de l'est, les panneaux routiers sont rares et la précision kilométrique n'est pas la meilleure (on a pu relever des écarts de 10 kms avec la réalité). Bien sur, c'est l'alphabet cyrillique qui est utilisé, mais le double affichage est assez important sur les grands axes.
Mieux vaut savoir un peu l'alphabet cyrillique
Par prudence, nous déjeunons assez tôt à Gabrovo : l'occasion de gouter au fameux yaourt bulgare. Il est proposé en de multiples préparations culinaires, mais personnellement, je n'aurai pas du me goinfrer du mélange yaourt, concombre, noix et ail avant de grimper le col... ça m'est resté un peu sur l'estomac.
Dès la sortie de Gabrovo, c'est la longue montée vers le col de Shipka, permettant de franchir le grand Balkan. C'est fut un lieu de bataille entre turcs et bulgares, signalé par un monument.

L'ascension n'est pas difficile, mais peu intéressante. Comme les pentes sont très boisées, à aucun moment il n'est permis d'admirer le paysage. Il faut toujours rouler et comme la montée est longue, c'est usant à force. Au sommet, c'est une déception également car on ne peut profiter d'aucun panorama notable (et nous n'avions pas envie de grimper à la tour-monument). Autre embuche, la route descendant vers Kazanlak est en réfection, et malgré nos demandes, le préposé à la surveillance du panneau d'interdiction (la DDE bulgare est aussi perfectionniste que la notre) nous interdit de passer et nous conseille la déviation.

Et quelle déviation ! Des montées-descentes, des nids de poules et mêmes des parties pavées. Cette route des crêtes nous a vraiment coupé les jambes. Comme disait Dur, on espérait vraiment que ces 10 bornes supplémentaires vaillent le coup. Et au détour d'un virage : la récompense ! D'un coté, une vue inégalable sur la vallée de Kazanlak dite  la vallée des roses. Et de l'autre, un magnifique monument communiste... (là, il faudrait vraiment un smiley yeux écarquillés).
L'OVNI Communiste...
Bon, passe encore la stèle en bordure de route, mais qu'est ce qui a bien pu passer dans la tête des Jivkov and co pour construire cette espèce de soucoupe volante en pleine montagne. Inaccessible à part un escalier D'après les indications sur Internet, c'était un lieu de rencontre des dirigeants communistes (voir ce site). Vu l'isolement, ils devaient être bien tranquilles et pas embêtés par le peuple...

On ne s'est pas donné la peine de visiter cette chose et nous descendons sur Kazanlak à toute vitesse. La route est bien meilleure qu'en Roumanie et on peut se permettre des petites pointes de vitesse (ça fait classe un 70 au compteur). Kazanlak est une ville sans grand attrait mais qui met en avant son passé thrace. Comme beaucoup de villes bulgares, son centre est piétonnier et nous pouvons nous faire des ballades tranquilles pour se dégourdir les jambes. Là aussi, l’hôtellerie bon marché se confirme. Nous dormons au Grand Hôtel au centre ville (l'ancien hôtel central du temps du communisme). Parfaitement rénové, propre et accueillant avec de bonnes prestations, nous dormons pour moins de 15 € chacun par nuit.
Manque plus que le portier...