mardi 31 juillet 2007

Tartu - Valga

Nous reprenons la route donc. La pluie s'est calmée, mais le ciel est menaçant. Si traverser la ville ne pose pas grands problèmes, il faut plusieurs kilomètres pour s'extraire de la banlieue et des ses immenses zones industrielles.

Nous espérons profiter de la campagne, mais là, c'est un vent fort et froid qui nous surprend (et forcément de face...)

A cela s'ajoute la pluie qui revient sous forme d'une bruine froide et perçante. Disons-le, la motivation en prit un rude coup, et c'est très sérieusement qu'on envisagea de rallier un train pour passer sereinement cette journée. Cette idée fut annulée car rejoindre une gare ou Tartu aurait été encore plus fatigant. Nous continuons donc vaille que vaille vers Otepää

L'éclaircie d'Otepää
Située dans la partie la plus élevée du pays, Otepää est une station hivernale très prisée, où les collines boisées servent de cadre aux pratiquant du ski de fond. D'ailleurs, quelques jours après notre passage se passait une épreuve de ski de fond d'été, et toutes les routes et pistes cyclables étaient occupées par les coureurs s'entraînant. Nous apprécions également le retour du soleil et la chute du vent, et c'est après une bonne pizza (dès fois, il faut relancer la chaudière avec de meilleures briquettes) que nous repartons en se permettant quelques écarts touristiques.
Une ferme isolée, typique de la région.

Le château de Sangaste : Architecture victorienne au cœur de l'Estonie

C'est tardivement que nous arrivons à Valga. Enfin aux alentours, car nous nous décidons d'utiliser enfin nos tentes et de s'installer dans un camping officiel (Du moins, ce que l'on nous a dis à l'office de tourisme d' Otepää). Sur place, il fallut se rendre à l'évidence : le terrain de camping n'était qu'une plate-bande qui jouxtait un immense circuit de Moto-cross (pas actif). Heureusement, le road-club qui faisait face au circuit était ouvert, et nous pûmes profiter des douches et surtout du restaurant.
Une bonne nuit en perspective...ou pas

Inutile de chercher de l'animation en rase campagne. Nous nous couchons rapidement... avant d'être réveillé durant la nuit par un fort coup de vent, nous faisant regretter de s'être installé sous les arbres.

lundi 30 juillet 2007

Mustvee - Tartu

Nous quittons Mustvee sous un ciel menaçant, en longeant le lac Peïpous. Les nuages bas nous empêchant d'apprécier le paysage. Nous roulons tranquille et croisons peu de monde sur les routes, si ce n'est au hasard d'un pause, une néerlandaise qui faisait une marche. Après discussion, nous apprîmes qu'elle était partie depuis juin d'Amsterdam et qu'elle longeait la Baltique pour rejoindre St Petersbourg... Arrivée prévue fin août. Le tout en solo avec un léger sac à dos.
Il y a donc bien plus fou que nous...


Nous faisons une pause à Kallaste, le village le plus russe d'Estonie. Comme tout ceux autour du lac, c'est un petit village de pêcheur sans grand attrait ni monuments, malgré la présence d'une secte orthodoxe - les vieux croyants - Le seul fait d'avoir des inscriptions en cyrillique nous rappelle que le grand frère russe n'est pas loin. Même si ces russes là sont installés depuis longtemps, ils symbolisent les problèmes en Estonie de l'intégration des populations russes installées de force après 1945 par les autorités soviétiques afin de noyer dans la masse le particularisme estonien. Un problème qui se retrouve d'ailleurs en Lettonie.
Lors de l'indépendance en 1991, la nationalité estonienne ou lettone ne leur fut pas accordé (il fallait prouver une appartenance culturelle ou une longue installation au pays), eux même ne se résolvant pas à couper tout lien avec le géant soviétique voisin (l'URSS en avait encore pour quelques mois). On en arrivait à un curieux état où existait une forte minorité (plus de 40 %) dans un pays avec peu de reconnaissance et peu d'accès aux services du dit pays, créant des tensions avec Moscou. Il ne faut pas oublier que l'occupation des pays baltes par l'URSS, d'abord en 1941, puis après 1944, fut un moment terrible (on estime que 10 % de la population totale ont eu affaire aux geôles du NKVD, l'ancêtre du KGB) et durement ressenti (il y eut une résistance armée combattant l'armée rouge -les frères de la forêt- jusqu'en 1949).
Aujourd'hui subsiste des tensions entre communautés, dont l'affaire du déplacement du monument à la gloire de l'armée rouge à Tallinn en est le dernier avatar.

Maintenant, ceci est à relativiser quand car nous sommes loin des tensions de l'Ex-Yougoslavie.

Après une dernière vue sur vers l'est et le lac Peïpous, direction Tartu

Un mot sur le ravitaillement
Pour en revenir à notre périple, pas de difficulté particulière pour cette étape, à part un paysage un peu plus vallonné. Notre pause du midi à Koosa me permet de parler un peu plus du ravitaillement.
En premier lieu, il existe de nombreux épiceries et autres magasins le long de la route, tous parfaitement achalandés (l'alcool y tient d'ailleurs une grande place). Que ce soit en Estonie où dans les pays suivants, chaque village à son échoppe, ouvert longtemps. De fait, il en devient inutile de préparer un gros pique-nique tous les matins ou de trimballer des provisions sur des kilomètres. Cela est vrai pour la nourriture, comme pour l'eau.
Pause ravitaillement. Magasin ouvert 7j/7

Évidemment, nos rations de survie se révélèrent bien inutiles. Quand à nos repas du soir, et vu les prix plus qu'intéressants des restaurants, le choix fut vite fait entre déguster les plats locaux ou faire des nouilles à la viande reconstituée... On est en vacances après tout.

Encore une étape sans grande difficulté, à part la pluie qui se rappelle à notre bon souvenir. C'est sous des trombes d'eau que nous finissons les 10 derniers kilomètres sur Tartu. Autant dire qu'on a pas trainé à trouver notre logement. Merci au Lonely pour le conseil de loger dans des locaux annexes de l'université de Tartu. Merci aussi au gardien qui, bien que parlant que russe, s'est démené pour nous faire un accueil agréable. Que c'est bon une douche chaude après une bonne rincée.
De l'art de pourrir une chambre

Nous passons le début de soirée à visiter Tartu, seconde ville du pays, connue par son université. La pluie battante nous fait limiter nos pérégrinations à la place de l'hôtel de Ville et à la colline de l'Université, où bâtiments classiques côtoient les ruines de la cathédrale.
Église St Jean, récemment restaurée.


Grand place de Tartu, sous la pluie

La ville ne manque pas d'attraits en tout cas mais nous croisons peu de personnes à cause de la pluie. Dommage.

dimanche 29 juillet 2007

Rakvere - Mustvee

Les vrais débuts de la rando, savoir ainsi si l'on supportera la selle, la distance, la fatigue pendant 2 semaines.
Cette première étape consistant juste à rejoindre Mustvee sur le Lac Peïpous, un des plus grands d'Europe (et profiter, si le temps le permet, des plages).

Autant dire que cette étape ne comportait aucune difficulté notable

Hormis le lac, pas de lieux notables à signaler. La campagne estonienne se déroule devant nous, entre ruines Kolkhoziennes et ses champs moissonnées. Nous apprécions également les forets et ces arbres typiques du grand nord Nous remarquons l'omniprésence des cigognes, tant par leur nids (sur n'importe quel poteau, et avoir un nid près de chez soi apporte la chance pour les baltes) que par leur nombre dans de nombreux champs.
La circulation est très calme et nous évitons autant que possible les grands axes.

Le calme des routes estoniennes

Les routes principales sont en bon état et nous découvrîmes également un réseau secondaire un peu différent. A savoir, des routes ayant un revêtement fait de sable et de cailloux. Outre l'économie, ce mélange est très pratique pour résister aux conditions climatiques hivernales de ces pays (On retrouve le même genre en Scandinavie). En tout cas, c'est très résistant et les voitures circulent sans problèmes. Pour les vélos, c'est une autre paire de manche, car il faut que ces chaussées soient bien damées pour rouler correctement. Ainsi, si ces routes sont acceptables en Estonie et en Lettonie, l'entretien est plus discutable en Lituanie. Quoi qu'il en soit, ces routes sont goudronnées au fur et à mesure, et nous eûmes quelques bonnes surprises par rapport aux indications de nos cartes routières...

Comme cette première étape fut trop simple, la pluie se rappela à notre bon souvenir, et c'est sous des trombes d'eaux que l'on dut rechercher un logement (une chambre d'hôtes), annulant nos espoirs de baignades et de camping.
Mustvee fut une déception en ce sens, car peu d'animation, d'hôtel ou de restaurant pour une ville de bord de lac.

samedi 28 juillet 2007

Tallinn - Rakvere

Une première journée essentiellement touristique, occupée par la visite de Tallinn. Inutile de résumer en ces lignes ce que l'on trouve au fil du net, une lecture du Wiki permettant d'utiles rappels.

Quelques mots néanmoins.
Le centre ville est remarquablement restauré et préservée, trop même, puisque de loin, cela fait "village Playmobil" tant cela est propre. Néanmoins, cheminer dans ces rues à pied ou à vélo est très agréable. Le centre mélange ainsi des influences scandinaves, baroques et russes, le tout enserré dans des fortifications préservées.
Vue du centre ville et de la colline de Toompea

Une visite agréable donc, particulièrement les remparts, l'église St Olaf (la plus haute du monde en son temps) et les rues piétonnes.

L'hôtel de ville

A propos des estoniens
D'une manière générale, l'estonien (tout comme le balte en générale) se révèle froid et distant. Si cela est un peu déconcertant au début, il se révélera bien vite que ce sont des gens ouverts mais qu'il faut bien briser la glace avant de pouvoir discuter. En tout cas, aucune animosité de leur part.
Quand à la langue, inutile de chercher des concordances entre l'estonien et nos langues habituels, on n'y retrouve aucune racine. Heureusement, l'anglais est employé. Par contre, vers l'est du pays, c'est le russe qui prend le pas et quelques notions des langues slaves se révèlent bien utiles. Mais d'une manière générale, les gens sont très compréhensifs et firent tout pour nous aider.
Et puis, si on ne comprend pas la langue, l'estonien est assez inventif pour faire passer les messages.



Déplacement ferroviaire
Comme il était hors de question de rouler pour rouler et pour limiter les risques d'accidents, notamment du à la circulation dans les grandes villes, nous décidâmes de certains parcours en train.
Le premier fut de rallier Rakvere - notre vrai départ - en s'économisant la sortie de Tallinn, toujours délicate à cause de la circulation, ainsi que par la présence d'autoroutes que nous ne pouvons éviter que par des grands détours.
Prendre un train avec vélo et bagages est toujours délicat, car il est difficile de savoir comment les compagnies gèrent ce transport. L'exemple français étant loin d'être rassurant dans ce domaine.

Le réseau Estonien est peu développé, mais propose les quelques lignes permettent de rallier les villes principales du pays (Notre train vers Rakvere filait ensuite vers Narva). Les rames étant petites, inutiles de compter sur un compartiment spécial. heureusement, une partie du wagon est dédiée au stockage des bagages encombrants, et nous pûmes même disposer de crochet pour attacher les vélos. On commande les billets à la gare, quand à la contrôleuse - très compréhensive par rapport au chambard que l'on faisait dans son wagon- elle nous offrit quelques plans du réseau...


Finalement, le seul souci fut la descente du train à Rakvere. Le chauffeur voulait s'en tenir à sa minute d'arrêt, mais descendre 4 vélos et les sacoches s'est révélé plus long que prévu. Heureusement que les autres voyageurs nous ont aidé à tout balancer sur la voie, sinon, c'était un voyage supplémentaire vers la Russie.

Rakvere même est une petite ville dont le principale intérêt est une forteresse teutonique en cours de restauration. Ce fut l'occasion de découvrir comment les estoniens festoyaient, ainsi que de la bière et de la Vodka de bonne composition...

vendredi 27 juillet 2007

Paris - Tallinn

Le grand jour est arrivé : nous voici prêt à affronter les routes de l'est.

Au programme de ce jour, simplement rallier Talinn. ça tombe bien, Air Estonia propose des vols réguliers tous les deux jours a des horaires corrects puisque l'avion atterrit en milieu d'après-midi.
Largement le temps de se frotter à la circulation et de trouver notre hôtel. L'occasion de tester aussi le transport de vélo.

Une première déconvenue
Et là, une rude leçon (pour moi) et un conseil à tous : PAS D'AXES DE ROUES DANS LES ROUES PENDANT LE TRANSPORT EN AVION. Bref, une grossière erreur de ma part d'avoir laissé cet axe dans le moyeu de ma roue. Évidement, avec les chocs, les tassements et les secousses du transport, j'ai eu l'heureuse surprise de retrouver cet axe tordu. bien entendu, impossible à démonter ni à redresser, et donc impossible de remonter le vélo. Un excellent départ, donc.
Heureusement, il n'y eut pas à arpenter Talinn à rechercher un vélociste. D'abord parce que Nico avait un axe de roue de rechange (Coup de bol qu'il ait pensé à prendre cette pièce qu'on ne change jamais en rando d'habitude), ensuite parce qu'avoir une scie à métaux sur mon couteau suisse m'a permis de me débarrasser de cette pièce tordue.



Cette péripétie terminée, et après une première bière pour nous remettre de nos émotions, nous partîmes à la recherche de notre hôtel.

Un mot sur le logement...
Nous sommes partis sans aucune réservation, et même si Talinn n'est pas encore hyper-touristique, trouver un logement fut plus long que prévu. Il reste un certain choix d'auberge de jeunesse et nous pûmes loger au centre ville.
A ce propos, pour ce séjour et les suivants, nous utilisons principalement le Loneny Planet, assez large dans les choix du logement, du plus pourrave au plus luxueux (en comparaison du Routard qui s'est bien embourgeoisé, je trouve..).

Dernier point : l'arrivée à Talinn se fit sous une légère bruine. Vivent les étés continentaux.
Elles sont où les Ladas ?

lundi 23 juillet 2007

Préparatifs et transport des vélos

Beaucoup des questions se posent lors de ce genre de voyages. Quoi importer ? Gestion du logement et du ravitaillement ? Quel compromis trouver entre choses à emporter et poids à transporter ?

Comme c'était notre première longue rando vélo à tous, disons qu'on a joué la prudence. De France, on a emporté matériel de toilette, provisions de secours (Barres énergétiques, produits lyophilisés, etc...), matériel de camping (Tente + brûleur) et autant de choses qui alourdissent bien les sacoches.
En fait, hormis les billets d'avions, rien n'a été réservé à l'avance, c'est sur place que nous verrons où nous coucherons (avec l'idée de faire le plus de camping possible) et mangerons.

Point crucial : le transport des vélos.
Comme tout chevalier de la route, nous avons chacun notre monture adaptée, et il est hors de question d'acheter une rossinante sur place. Bref, il faut envisager le transport par avion.
C'est une question mainte fois posée au détour de nombreux forums, avec notamment les interrogations sur le prix, la gestion du transport et la crainte de la casse. Je dirai que chaque vol est unique et dépend autant de la compagnie que de l'aéroport.

Les compagnies.
Jusqu'ici, aucune ne nous a refusé le transport des vélos. Généralement, un forfait est demandé, allant de 25 à 50 € suivant les compagnies. Paradoxalement, les Low-costs sont assez tranquilles sur le sujet (déclaration lors de l'achat du billet, forfait de 25 € payé lors de l'achat et c'est tout), tandis que les compagnies classiques sont plus tatillonnes : elles avancent que les places sont limitées et qu'il faut déclarer le nombre de vélos à transporter. Cette déclaration n'intervenant qu'une fois les billets achetés, les compagnies refusant de dire s'il y a de la place pour les vélos AVANT l'achat...
Ceci dit, on a jamais eu de problèmes au comptoir des aéroports. A l'enregistrement, devant nous, les vélos étaient pris à part.

Comment vélo voyage ?
Il y a la solution de base à savoir : laisser le vélo sommairement emballé et pédales démontés. Le problème est que dans la soute, il n'y a rien qui protège le vélo, et d'avance on savait qu'il ne fallait attendre nul douceur de la part des bagagistes. Autre point, rallier les aéroports par les transports en communs faisaient que nous ne pouvions être trop libres de nos mouvements, et que nous devions faciliter au maximum nos mouvements, avec le vélo d'un coté et les sacoches de l'autre.

Nous fîmes donc le choix d'investir dans de grandes sacoches souples Décathlon. Certes, elles n'offrent qu'une protection limitée, mais elles ont l'avantage :
- De faciliter le transport en avion, mais aussi en transport en commun et en voiture pour une utilisation plus locale
- de pouvoir être remplie avec diverses choses encombrantes ne rentrant pas dans les sacoches (style sacs de couchages, pompes, etc...)
- Une fois repliée, elles se transportent facilement
- d'être manipulée plus facilement par les bagagistes, ce qui n'empêcha pas quelques surprises au déballage des vélos, j'y reviendrai...

Roissy - Prêts à partir


Dernier point. Autant que possible, il faut favoriser les vols directs. Ca évite trop de manipulations des bagages (et les risques de pertes), ainsi que de payer le forfait vélo à chaque vol...

dimanche 1 juillet 2007

Le choix du voyage - Pays baltes 2007

Pourquoi les pays de l'est ?
A la base, je souhaitais retourner dans les pays Baltes 5 ans après y avoir fait mon stage de fin d'étude, voir l'évolution des pays (qui entre-temps, avaient intégrés l'UE). Au fil des discussions, et sur cette base d'itinérance, s'est imposée l'idée de faire une rando à vélo et je rejoignis un groupe qui avait fait une première expérience de ce genre en Suède l'année précédente.

Après discussions (où je pris les choses en main pour la gestion de l'organisation "touristique"), un parcours Tallinn-Riga-Vilnius a été retenu, afin de découvrir le maximum de choses sur les 3 états baltes.

Notre groupe est composé de Trib, Nico et moi-même, Polak (c'est volontairement que je mets les surnoms de chacun). Au dernier moment, Gé se décida à nous rejoindre. Enfin, PdB (qui fit partie de la rando suédoise), retenu par d'autres contraintes lors du début de ce périple, nous a retrouvé pour la deuxième semaine.