samedi 20 août 2011

Conclusion Yougoslavie 2011

800 km au compteur, mais en fait, un parcours variable suivant les personnes. Pour le dénivelé, c'est pareil, mais nous avons quasi tous dépassé les 11 000 mètres. Un beau résultat, sachant que nous avons moins roulé que d'habitude.

En terme d'organisation, c'est la même routine que les autres années, mais à noter que dans ces zones montagneuses, l'habitat plus rare fait qu'il vaut mieux prévoir son ravitaillement à l'avance. Ajouter à cela, une bonne lampe en plus du matériel habituel.

Le parcours fut intéressant par tous ces paysages de montagne, même si des fois, le côté sportif l'emportait sur la partie randonnée. Mais la satisfaction d'avoir passé tous les obstacles fait oublier ensuite les difficultés.En terme de cohabitation sur la route, les serbes et les bosniaques nous respectent assez bien. Au Monténégro, ce fut plus dur. Le faute aussi à une circulation importante des touristes, qui ne doivent surement pas admettre de perdre quelques minutes entre leurs hôtels et la plage.

Les pays de l'ex-Yougoslavie se visitent très bien, et l'on peut toujours compter sur un bon accueil des gens, quel qu'ils soient. Évidemment, certains sujets ne sont pas à aborder.

Enfin, en arrivant à Belgrade et en regardant nos trajets passés, c'est un espèce de cycle qui se termine. Nous avons quasi fait un tour de l'Europe de l'est. De nouvelles directions sont donc à prévoir. La Hongrie ? Les Alpes ? La Turquie ? Aucune décision n'est prise pour le moment.

mardi 9 août 2011

Belgrade - Paris

L'heure du retour donc, après une rando plus courte que d'habitude. Il fallait faire avec les impératifs de chacun.

L'aéroport de Belgrade étant un peu éloigné, nous avions le choix d'y aller en vélo ou en Taxi. PDB, qui n'a peur de rien opte pour la première solution. Avec sa chance habituelle, on se dit qu'il va lui arriver quelque chose et qu'il ratera l'avion. Nous, nous faisons plus les bourgeois, et nous commandons les taxis (17 € pour deux taxis et faire une quizaine de kilomètres, cela reste raisonnable). A cet occasion, nous emballons les vélos à l’hôtel : nous ne ferons pas les photos traditionnelles de démontage à l'aéroport.
Plus qu'à rentrer cela dans l'avion.

Contrairement à nos prévisions, nous retrouvons PDB, le vélo déjà emballé et même enregistré. Nous passons à notre tour pour l'enregistrement, mais là, mauvaise surprise, la taxe vélo s'élève à 70 €. Un coup de bambou, quand même. En fait, la JAT airways (comme d'autres compagnies) a remis à jours les conditions d'excédent de bagages, et un bagage supplémentaire donne d'office ce paiement, sans tenir compte que ce soit un équipement sportif. Contrairement à PDB qui a réussi à tout fourrer dans sa sacoche vélo et qui n'a rien payé, nous qui avions l'habitude de mettre nos sacoches dans un ballot (ce qui comptait comme un bagage normal), nous nous retrouvons avec deux bagages : c'est la taxe d'office.


Dernière vue sur la plaine serbe.
 Mais la mauvaise surprise passée, notre attente et notre vol se passent sans encombres. A l'arrivée à Paris, chacun pouvait retourner chez lui. Fin de rando, plus courte qu'à l'accoutumée, mais tout aussi intense.

lundi 8 août 2011

Sremska Mitrovica - Belgrade

Évidemment, on ne peut arrêter le vélo comme cela, et quelque kilomètres seront encore fait.
Pour moi, c'est d'abord la recherche d'un vélociste pour changer, ou du moins, réparer ma roue. J'en trouve enfin un, sans problème dans le centre ville, qui a la gentillesse de se rendre disponible pour ma réparation. Pour ma panne, la cause est identifiée rapidement : mon roulement est mort. Évidemment, le plus simple serait de changer tout le système, mais la pièce n'est pas disponible. Heureusement, Branislav va mettre en œuvre ses connaissances mécaniques pour changer quelques billes et me permettre de repartir plus tranquillement. Avec les rayons changés, ma roue est comme neuve. Parfait, car il arrivera à boucler les réparations quelques minutes avant que le train n'arrive. J'ai le temps de rejoindre les autres à la gare. Quand à l'adresse, je vous la recommande. C'est PROMENADA BB, juste à côté de la passerelle piétonne.
Merci, Branislav.
Pour le train, en fait, j'avais tort de m'inquiéter. Comme souvent dans les Balkans, il est en retard. Les wagons sont corrects, mais nous avons un peu de mal à caler tous les vélos au fond. Reste à savoir ce que vont dire les contrôleurs. Bon, au début, c'est forcément les gros yeux et l'annonce de la taxe : près de 5 € par vélos (bien plus chère que dans les autres pays que nous avons pu faire, surtout quand c'est quasi l’équivalent du billet pour une personne). Puis (en dialoguant en Serbe, je précise), il nous demande si on est français, et se ravise en disant qu'il ne demande que la moitié de la taxe et qu'on garde le reste pour se payer une bière. Message reçu qui sera appliqué, bien entendu. En tout cas, la fameuse amitié franco-serbe existe toujours.
La gare de Belgrade.

Nous arrivons à Belgrade en gare centrale : très bien pour éviter la circulation. Nous avons juste à faire une centaine de mètres en vélo pour trouver notre point de chute : le Montmartre Hôtel. Si j'en parle, c'est que nous avons eu un très bonne accueil (dont un alcool de Prune), et que le patron, un jeune serbe, a pas mal discuté avec nous. A ce moment (en 2011), il venait juste de lancer son affaire, après une jeunesse en Serbie et des études en France. Outre son français impeccable, il nous pas mal guidé pour la visite de Belgrade. Une adresse à recommander. Nous faisons donc un après-midi tourisme à Belgrade. Là non plus, je ne vais pas refaire le guide touristique, quelques photos suffiront.

Les rues piétonnes du centre ville
Le monument d'amitié à la France.
Le Danube, vu de la Forteresse de Belgrade
Le parlement serbe

dimanche 7 août 2011

Tuzla - Sremska Mitrovica

C'est sous un beau soleil que se déroule nos derniers kilomètres. Une étape qui s'annonce longue, car nous devons rallier une ville avec une gare, d'où Sremska Mitrovica, en Serbie. Une étape qui ne devrait pas poser de grandes difficultés. Nous mettons un peu de temps à sortir de Tuzla, ville finalement étendue entre deux rangée de collines, puis ce sont les dernières grimpettes. Pas les plus longues, mais pas les plus faciles non plus. Pendant la guerre, Tuzla, ville bosniaque, fut assiégée pendant 3 ans par les serbes. En longeant les forets, nous remarquons quelques vestiges de la guerre.
Panneaux le long des routes

La grimpette passée, nous nous retrouvons sur un terrain plat et repassons en zone dévolue aux serbes lors des accords de Dayton. Comme dans la partie bosniaque, beaucoup de monuments aux morts existent. Seuls le nombre de victimes diffèrent.
Un monument aux morts parmi d'autres
Comme un symbole de deux peuples qui ont du mal à se rapprocher, les affichages officiels sont tous en cyrillique (la langue serbe utilise cet alphabet, alors que le bosniaque utilise l'alphabet latin). Aucun effort de double affichage, alors qu'en Serbie même, les serbes utilisent sans problèmes les deux alaphabets.

Dans un premier temps, on ne se presse pas trop, en faisant pause déjeuner et sieste. Nous passons rapidement à Bijeljina. Petite ville typique à l'architecture socialiste, sans grand attrait. Même s'il restait plus de la moitié du chemin à faire, aucun intérêt à s’arrêter ici. De toute façon, sur terrain plat, nous ne inquiétons pas à arriver avant la nuit. Nous faisons nos dernier kilomètres en Bosnie et repassons en Serbie. La Drina, que nous avons connu comme un torrent dans une vallée encaissée, est devenue une large rivière. Quand un passage de douane, cela ne nous prend que le temps de sortir les passeports.

Passé en Serbie, nos avis divergent sur le chemin à suivre, soit en longeant les rivières, soit en faisant la ligne droite (d'où les deux trajets). Finalement, on se sépare en faisant les deux options (d'où les deux trajets).

Le parcours se fait à un train d'enfer, aidé par le plat. Nous sommes vraiment entrés dans la plaine du Danube, et nous traversons divers villages agricoles. Intéressant car nous découvrons la vie locale (et croisons quelques troupeaux de moutons par la même occasion), mais il faut avouer qu'à la longue, c'est moins palpitant que nos parcours montagneux précédent. En tout cas, cela renforce notre idée de finir à Belgrade en train, car le paysage ne changera plus et la route ne sera pas plus passionnante. Et puis, nous avons assez fait de kilomètres, quand même. Nous arrivons les premiers à Sremska_Mitrovica.
Exemple de ruines romaines à Sremska Mitrovica.
 Sur la carte, la ville n'avait rien de particulier, mais en fait, il s'agit d'une ancienne capitale romaine (Sirmium). Effectivement, des restes de bâtiments romains émergent ici où là, et chaque travaux et trou laissent apparaitre des ruines. Tous ces vestiges ne sont guère mis en valeur. Dernière chose, il existe deux ponts pour franchir la Sava. Un pont routier classique, mais avec de fortes rampes d'accès, et bien sur, avec de la circulation. Et une passerelle piétonne qui aboutit au centre ville. je conseille à tous cycliste raisonnable de la prendre.

La passerelle piétonne
Pour nous la fin de la rando se termine ici, nous fêtons cette arrivée dignement, satisfaits d'avoir encore accompli un beau parcours, avec une accumulation de kilomètres et de dénivelés que nous n'aurions pas cru possible auparavant. Place au tourisme, désormais.

samedi 6 août 2011

Sarajevo - Doboj - Tuzla

Après une journée de repos, nous redémarrons la rando avec pour but final, Belgrade. Nous savons déjà que les étapes seront moins pentues et qu'il faudra pendre du train. Nous allons donc découvrir les trains bosniaques. Il faut noter que du fait de la partition du pays en deux fédérations, chaque peuple gère sa propre compagnie ferroviaire. Il ne faut pas s'attendre à traverser la Bosnie-Herzégovine d'un seul tenant, mais à vérifier dans quelle zone nous sommes pour savoir quel train prendre. Pour gagner du temps, nous remontons vers le nord à Doboj. L'occasion de constater la gare flambant neuf de Sarajevo, financé par des pays du golfe. Concernant les trains Bosniaques, pas de grands changements par rapport aux pays voisins.

La gare de Sarajevo

On cale les vélos dans le wagon de queue et on fait un peu râler les autres passagers. On paie la surtaxe vélo avec les billets de trains, ce qui évite les discussions avec les contrôleurs.
Après Doboj et notre pause déjeuner, nous repartons vers Tuzla pour une petite étape. En sortie de la ville, nous avons l'occasion de croiser un mariage serbe, enfin, surtout le cortège de voiture et le concert de Klaxon. Que les gens soient heureux, c'est normal, mais pourquoi faut-il qu'ils arborent à quasi chaque voiture un grand drapeau Serbe ? Bien qu'étant en zone serbe, est-il normal de faire ressortir tant de patriotisme ? Un signe que toutes les tensions ne sont pas apaisées. La route se poursuit ensuite vers Tuzla, nous repassons en zone bosniaque, ce qui nous fait admirer quelques mosquées, mais sans réelle pente, le trajet est moins passionnant. Bref le souhait de faire un passage par les petits chemins s'imposait. Trib' et PdB décidèrent de faire un détour par le château de Srebrenik, Dur et moi continuons tout droit, principalement à cause de mes problèmes mécaniques : effet, mon roulement de roue arrière commençait à lâcher, voilant la roue et faisant beaucoup de jeu dans les rayons. Comme ces derniers commençaient également à casser, je préférais aller vers une grande ville pour une réparation.

Le château de Srebrenik, dont le lieu mérite le détour
Malheureusement, comme nous étions un samedi, trop tard pour trouver un magasin ouvert. Tant pis, il faudra faire sans. Nous visitons un peu le centre de Tuzla, une grande ville touchée par la guerre également, avec sa banlieue de grands ensembles communistes et un centre ancien très bien réhabilité. Comme à Sarajevo, les gens regardent vers l'avenir, et il faut signaler la grand activité festive qui règnent dans les rues ce samedi soir (qui doit également se conjuguer avec la fin du ramadan, si mes souvenirs sont justes.) Ville très active, Tuzla mérite vraiment le détour.
La grand place de Tuzla
 Et que faisaient PDB et Trib ? Ils sont bien allés jusqu'au château de Srebrenik, un superbe nid d'aigle qui a protégé la Bosnie contre les turcs. Puis ils ont voulu rejoindre Tuzla, sauf qu'ils se sont un peu paumés dans les petits chemins. Le nuit tombant, ils ont du se résigner à prendre la grande route de nuit (tout en nous faisant croire qu'ils s'étaient trompés de route et qu'ils étaient à la frontière croate). Sans lumière et avec juste leurs gilets jaunes, se fut un peu tendus (ils nous ont raconté une ou deux voitures les ayant vraiment frôlés de près), mais nous les retrouvons vivants et intacts à Tuzla. Ce que c'est de faire des folies.
 

vendredi 5 août 2011

Sarajevo


Après tous ces efforts, nous méritions bien notre étape repos.
Sarajevo est une ville qui se prêtait parfaitement à cela, tant l'histoire, passée proche et présente, transparait dans ces rues.

Vue de Sarajevo

Inutile de faire le guide touristique, mais autant savoir que la ville s'étant agrandie au fur et à mesure, les quartiers anciens ont subsisté. On a pu admirer la ville turc, autrichienne, yougoslave et Moderne. Quand à l'animation, les bosniaques ont bien tourné le dos à la guerre, même si des cimetières, des musées et des traces sur les bâtiments rappellent ce passé proche et douloureux.

Sur place, pas de problèmes pour se diriger. L'anglais et l'allemand sont bien utilisés, et l'on peut faire ses changes de monnaies partout.

L'ancienne bibliothèque, en restauration
La vieille ville turque
Le pont latin, lieu de l'attentat de 1914
Vue sur la ville moderne
Des traces de combats toujours visibles

jeudi 4 août 2011

Vishegrad - Sarajevo

Nouveau départ, après une nuit plus ou moins reposante, suivant l'alcool ingurgité et les lits fréquentés. Petite déception dès le début ; le beau soleil de la veille a fait place à une bruine. Pendant le petit dèj, nous découvrons que deux cyclo-randonneurs italiens étaient aussi au motel. Nous échangeons sur nos parcours respectifs :eux venaient de Sarajevo vers l'Adriatique, nous, nous voulions aller vers Sarajevo. Ils étaient passés par la route principale, 125 km et de la circulation forcément (d'autant que c'est la seule pour rejoindre la ville). Il y avait bien sur notre Michelin une petite route blanche plus directe, mais eux ne l'avait pas prise car non asphaltée. Pour nous, le fait de ne rouler que 100 kms et d'éviter la circulation nous fait choisir cette option : nous verrons bien sur place. GM n'étant pas développé dans ce secteur, impossible de faire les dénivelés, car les routes ne tiennent pas compte des tunnels.

Avant de quitter Višegrad, nous faisons un peu de tourisme, en particulier pour admirer le fameux pont , qui date de la renaissance, et qui par son architecture, a résisté à bien des tourments, crues et guerres.

Le pont de Visegrad
Puis, nous reprenons notre périple en remontant la Drina, dont la vallée est noyée par une retenue d'eau. Conséquence de ceci, nous avons une route moderne, relativement plate. Vu que le temps est à la pluie, c'est appréciable. Mais cette route étant à flanc de montagne, le moindre obstacle est passée par un tunnel. Très bien pour les voitures mais plus angoissants pour les cyclistes (on n'aime pas trop quand on est entre une voiture et une paroi), d'autant que plus de la moitié d'entre eux ne sont pas éclairés. Évidemment, nous revêtons nos gilets jaunes pour être visible, mais nous nous rendons compte que nous n'avons pas de lampe, à part une frontale. Seul Dur, avec sa dynamo intégrée nous fournira de l'éclairage et nous fera voir par les voitures.

La vallée de la Drina
Nous passerons une dizaine de tunnels sans encombres avant de faire une première pause pour se réchauffer un peu à Ustipraca, en prenant un café. Surprise, nous retrouvons nos collègues italiens. Bien qu'étant partis une heure avant nous, ils n'ont pas mieux apprécié la pluie et ont préféré se réchauffer dans le même café que nous.

Un paysage de montagne.

Le temps s'éclaircissant, nous continuons notre trajet vers Sarajevo.Le paysage est impressionnant avec ces montagnes qui se resserrent, tandis que l'état de la route est correcte, mais la circulation et l'enfilade des tunnels fait que nous ne prenons pas trop le temps de le regarder. Ces tunnels, vraiment  un obstacle pour nous. Même si aucune voiture ne nous a frôlé, nous ne sommes jamais rassurés au moindre bruit de moteur...

Enfin, nous quittons la route principale pour la route numéro 5. Avec un tel numéro, ce devait surement être un grand projet Yougoslave pour relier efficacement toutes les grandes villes du pays. La guerre a du faire qu'elle est restée à l'état de chemin...

Les premiers kilomètres se font sur une route goudronnée normale. En plus, le soleil revenant, le trajet s'annonce parafait. Mais 500 mètres après le village, la route s’arrête net au fond de la vallée. nous ne comprenons plus rien. En rebroussant chemin, nous constatons aucun panneau, juste une ancienne gare avec la plate forme ferroviaire déferré. Les locaux semblant confirmer que c'est direction de Sarajevo, il est évident que la route n'est en fait que l'ancienne voie de chemin de fer, et que le remblai a été utilisé pour faire un chemin. Une voiture qui arrive de Sarajevo, prenant ce chemin, achève de nous convaincre : nous tentons notre chance et verrons bien l'état de la route.
La vallée de La Drina, en plus resserrée
Le chemin de fer en question reliait donc Sarajevo à Višegrad, est ce la guerre qui a fait que ce passage est devenu une route ? En tout cas ce chemin est bien pratique, car il n'y a pas de circulation, nous passons dans un paysage de gorges, et même si elle n'est pas goudronnée, le revêtement de caillasses est suffisant pour rouler sans difficultés.

La joie des chemins de traverses (de chemin de fer, évidemment)
Mais qui dit rail dit aussi infrastructures ferroviaires, et les ingénieurs ont tracé au plus efficace leur chemin : ce qui veut dire pour nous une succession de tunnels (encore). Évidemment, la circulation n'est plus un problème, mais ces tunnels sont longs et non éclairés. Ce qui fait que l'on roule dans l'obscurité la plus totale sont voir où sont les parois et l'état du sol, Difficile de rouler dans ces conditions angoissantes. Plus d'une fois, la chute n'était pas loin et vraiment, pour nos prochaines randos, il faudra prévoir des sources de lumières.
Bref, ce trajet se prolonge 20 kms, avant que nous retombions sur une vraie route. Malgré les tunnels, nous ne regrettons pas notre chemin, car c'est bien plus agréable de rouler de cette façon. En tout cas, avec de la lumière, le chemin est plus que praticable.
Verra t-on le bout du tunnel ?

Pourtant, nous étions loin d'être arrivé à Sarajevo.

Si la suite du chemin est de la vraie route, avec différents villages pour se ravitailler, avant d'arriver à Pale : nous avons une surprise. La route bute sur une montagne, et elle peut être franchie que par un tunnel. Or, celui-ci est à une voie, régulée par des feux. Des feux adaptées aux voitures qui roulent à 60, mais nous ? Nous n'avons aucune idée de la longueur de ce tunnel, de son éclairage et nous craignons de nous retrouver face à face avec des voitures. Seulement, comme il n'y a pas d'autres routes visibles pour passer la montagne, pas le choix, nous nous engageons.
Nous faisons tous les efforts possibles pour rouler vite et rester dans l'onde verte. Mais difficile quand o na un peu la fatigue et un tunnel non éclairé. Ce tunnel était long et malgré tout nos efforts, le flux inverse se met en route. Heureusement, nous devions être assez visibles avec nos gilets jaunes, et le conducteur n'a pas été trop surpris. L'espace est juste est nous nous arrêtons pour laisser passer le flux de voitures, avant  de repartir et enfin de sortir du tunnel. Une expérience que nous ne souhaiterions pas renouveler.

Maintenant, nous entamons la descente vers Sarajevo. Nous ne nous arrêtons pas à Pale, où heureusement, sont plus visibles les souvenirs des JO de 84 et la station de sport d'hiver, que le moment où cette ville était la capitale d'un camp en guerre.

Nous retrouvons la grande route de Sarajevo, et profitions d'une route en descente, et aussi de tunnels... Le dernier d'entre eux étant fermé pour réfection, nous sommes même obligé de suivre une déviation qui nous force à passer par les montagnes autour de Sarajevo, avant de terminer vers le Centre Ville. Vraiment, merci pour ce dénivelé supplémentaire, nous n'avions pas besoin de cela.
Heureusement, entrer à Sarajevo se fait sans trop de problèmes. Une rocade fait que la grande circulation évite le centre ville.

Nous trouvons à nous loger sans problèmes à deux pas de la vieille ville turc.


mercredi 3 août 2011

Pljevlja - Vishegrad

Ou comment faire 3 pays en une journée. Miracle de la Balkanisation, nous arrivons en des endroits où les frontières sont proches. Nous espérons passer les douanes sont problèmes, avec des doutes pour les Serbes, puisqu'au même moment, il y avait regain de tension dans le Kosovo. Difficile de se représenter le contraste avec la zone ou nous pédalions, où les gens pensent plus aux vacances qu'autre chose. Dans cette zone montagneuse, il y a peu de ville et c'est la raison pour laquelle nous faisons une grosse étape jusque Višegrad. Nous quittons Pljevlja sous un grand soleil et attaquons la montagne de suite. La dernière image du Monténégro seront ces montagnes, et les mines de charbon à ciel ouvert. Le pays est vraiment magnifique, mais au vue de ces mines ou d'une manière générale, de la quantité de déchets le long des routes, de gros efforts restent à faire sur l'entretien des paysages. Comme d'accoutumée, la frontière passe par la ligne des crêtes, et nous passons en Serbie par le col de Jabuka (1250 m.). Un col sans grande difficulté et nous n'avons même pas la satisfaction de poser devant un beau panneau souvenir. Le paysage est magnifique d'ailleurs, avec une large vue sur la Serbie. Quand à la Douane, un passage sans encombres avec une simple lecture de nos passeports. Il faut même insister pour avoir le tampon.

Photo souvenir.
Les photos prises, grosse descente sur Prijepolje, seule ville du secteur, entourée de montagne. Pas un lieu exceptionnel, mais une petite ville bien pratique pour le ravitaillement.
Nous reprenons la route pour passer aussitôt en Bosnie, à la douane d'Uvac. Passage sans problèmes, avec les encouragements du préposé. Signe que nous rentrons en des lieux marqués par l'histoire, quelques observateurs de la FORPRONU sont présents.
Vallée de la Lim et paysage Bosniaque.
 Nous continuons notre trajet vers Višegrad. nous devons franchir une crête, mais quelle plaisir de passer par des routes avec peu de circulation et les saluts amicaux des habitants. Cette n'a pas été touché par la guerre, mais il est bizarre de se dire que une ou deux vallées plus loin, cela à a du cogner. La guerre reste de toute façon un sujet sensible, et vu l'histoire et les bouleversements qui sont arrivés dans ces secteurs il y a à peine 15 ans, nous ne l'avons jamais abordé pendant notre périple (Chaque belligérant pouvait se sentir dans son bon droit d'attaquer et de se défendre).

Nous finissons donc notre journée bien chargée à Višegrad avec un relief descendant qui nous fait finir à tombeau ouvert. Arrivée dans cette ville, nous entamons la recherche classique d’hôtel. Avec trois adresses dans le Lonely, ç'aurait du être un jeu d'enfant . Malheureusement, le premier était fermé. le second complet, et le troisième également (merci les gars de la FORPRONU de monopoliser les piaules...) Bref, au bout d'une heure de recherche, Nous n'avions rien, et le seul conseil que nous avions était de retourner sur nos pas sur 10 kms ou se trouver un motel pour routier. Hors de question ! Le problème est que n'avons aucun lieu pour dormir et ça fait longtemps qu'on ne s’embarrasse plus des tentes.

Pas le choix, nous revenons vers le second motel. Le patron comprend bien notre détresse, mais n'a qu'une mini-chambre à nous proposer (et un lit deux places). Comme nous avons nos tapis de sols, nous lui proposons qu'on dorme à quatre dont deux par terre : l'important est d'avoir un toit. Finalement, le patron accepte. Merci à Marko de sa compréhension, d'autant que notre hôte ne parlant ni anglais, ni allemand, il a fallu négocier avec les deux, trois mots de slave que nous possédions. Il a du bien se marrer en tout cas avec mon mélange de serbe, bosniaque, polonais.

La douche chaude est d'autant apprécié et nous n'avons pas le courage de retourner en ville. Heureusement, le motel fait aussi restaurant et nous profitons des plats locaux. En désert, nous demandons, à notre habitude, la "prune" du patron (en local : la šljivovica). Après nous avoir versé la tournée, Marko nous a laissé la bouteille en nous disant de nous débrouiller avec (c'est fou comment on comprend le serbe dans ces moments là.). Bien entendu, nous honorons cette invitation et autant dire que l'on a bien dormi ensuite.
La potion magique de Marko
Une bonne surprise donc, et merci à Marko pour son accueil. Allez faire un tour à l'Aurora Motel, c'est moins clinquant que d'autres hôtels, mais l'accueil est plus sympathique.


Note : cet accueil et nos relations avec les serbes et les bosniaques en général, toujours amicaux, met vraiment en abime le fait que ces gens étaient en guerre il y a 15 ans. En faisant des recherches sur Višegrad, je me doutais que la ville était à majorité serbe, vu la position géographique. Ce que je ne savais pas, c'est que la guerre a également touchée cette zone, avec des Massacres à Višegrad recensés. Quelle folie a pu pousser des voisins à s'entretuer ? Car hormis la religion, bosniaques et serbes sont culturellement proches. Les gens que nous avons croisés ont-ils participé, soutenu les exactions d'il y a 19 ans ? Sont-ce aussi des réfugiés ? Des questions douloureuses...

mardi 2 août 2011

Kolashin - Pljevlja

Nous ne le savons pas encore, mais est-ce l'étape médiocre de la veille qui, inconsciemment, nous a reboosté, à moins que ce soit l'habitude de rouler en montagne, mais les étapes suivantes se passeront bien mieux, avec des distances et des dénivelés qui nous n'aurions pas pensé faisable auparavant. Quoi qu'il en soit, nous nous attaquons à de longs parcours montagneux. Et l'étape d'aujourd'hui annonçait la couleur avec le passage par les gorges de la Tara.

Le démarrage est quand même difficile car nous partons sous un ciel bas, brumeux et une légère pluie (qui s’arrêtera bien vite...). Preuve s'il en était que nous avons changé de zone climatique. Adieu la méditerranée, bonjour les zones continentales (je n'ai pas dis montagnard, faut pas exagérer... encore que...).
Départ sous les nuages
  Pour la forme, nous râlons en pensant qu'un an plus tôt, nous suffoquions sous la canicule. Jusqu'à Mojkovac, le trajet est plat avec de la circulation soutenue, mais la route est large et les gens nous évitent sans trop râler, puis nous attaquons les gorges.

La route en elle-même est bonne avec beaucoup de lacets, et nous profitons d'une circulation quasi absente d'autant que le temps s'est mis au beau. Il est vrai qu'en plein cœur des massifs calcaires des Balkans, l'occupation humaine est faible, et seul le tourisme apporte de l'animation. Quand aux gorges, cela reste une merveille de la nature, sachant que nous sommes que dans la partie accessible qui n'est pas la plus encaissée. Ce canyon se prolonge ensuite dans la région du parc naturel du Durmitor, visible seulement pour les courageux qui veulent crapahuter... voir le lien wiki.
Pause dans les gorges de la Tara

Nous, nous resterons sagement sur la route pour arriver à notre pause de 13h au seul et unique pont sur la Tara ( Pont de Đurđevića Tara). Évidemment, qui dit faible occupation dit peu d'épiceries. Nous nous resterons à la gargotte à coté du pont, qui profite bien de sa place d'étape pour les touristes. Les photos prises, inutile de s'attarder en ces lieux, car la seule animation sont les sauteurs à l'élastique qui profitent du précipice. Nous, c'est le ravin qu'il faut remonter car il faut rejoindre notre étape : Pljevlja.
Les gorges de la Tara, prise du pont

Que ce soit en visuel ou sur les cartes en relief, la montée paraissaient impressionnante, mais au final, hormis le temps de route, nous passons l'obstacle sans problèmes. La montée effectuée, nous descendons rapidement sur Pljevlja, aidé par la route descendante. Un plaisir après toute ces montées, c'est l'occasion de se tirer la bourre à qui ira le plus vite (ou freinera le plus tard...). Pljevlja n'a pas beaucoup d'originalité, à part sa mosquée préservée. C'est surtout une ville qui s'est agrandie grâce au tourisme des sports d'hiver, mais aussi par de nombreuses mines à ciel ouvert de charbon. Pour le logement, plusieurs hôtel existent, où le plus dur fut finalement de se faire comprendre par un directeur qui s'est improvisé réceptionniste car étant le seul à parler anglais. Dur parce que il a du participer à une fête dans son hôtel et ne devais plus être de sang frais.

La Mosquée de Pljevlja
Une étape tranquille ou nous nous surprenons à ne pas être fatigué le soir.

lundi 1 août 2011

Podgorica - Kolashin

Après la mise en bouche de la côte adriatique, les Balkans proprement dits. Nous souhaitions passer par les gorges de la Morava, mais les locaux nous ont déconseillé cette route car trop circulante. Pour gagner Kolashin, ils nous envoient sur l'ancienne route, qui passent par les plateaux. Nous démarrons. sous un fort soleil, contrastant avec l'orage de la veille.
L'entrée des gorges de la Morava
Effectivement, nous serons tranquilles en ce qui concerne la circulation. Mais pour la montée, c'est tout autre chose. D'abord, elle était assez longue, ce qui nous a occasionné une certaine fatigue... mais surtout, l'absence de village rendit problématique le ravitaillement en eau. La chaleur et l'effort ont vite vidé nos gourdes, et il fallu toquer à des maisons isolées pour remplir nos gourdes. quand aux cafés-bars rencontrés au long des routes, ils ne proposaient que du Coca ou de la bière... pas ce qu'il y a de plus désaltérant.
Au fond, le viaduc de la ligne ferroviaire Belgrade-Podgorica, qui permet de profiter du paysage avec moins de fatigue.
En tout cas, les paysages sont magnifiques et nous roulons entre montagne et ravins. Par contre, nous sommes surpris du peu de kilomètres effectués. Lors de notre pause à Nozice, premier village avec une épicerie pour nous ravitailler, nous n'avons fait que 35 kms, alors que ça faisait 4 heures que nous étions partis.

Encore un col de franchi !
Au fur et à mesure que nous roulons, le temps se gâte (Nous sommes vraiment bien loin des conditions caniculaires de 2010), et après avoir franchi le col (non signalé, malheureusement), nous descendons vers Kolashin sous une pluie battante. Pour cette raison, et la fatigue aidant, nous arrêtons notre étape à Kolashin.
Cette ville n'est pas la plus connue du Monténégro, mais offre pas mal de d'hôtellerie : en effet, c'est un haut lieu des sports d'hiver du pays.

En tout cas, nous ne sommes pas très satisfaits de notre performance, et nous espérons faire mieux le lendemain. Les pizzas englouties ce soir là devraient bien nous aider.