C'est une région un peu à part en Ukraine, puisqu'elle ne fait partie du pays que depuis 1945, sans l'approbation des locaux. Ici, les habitants se considèrent d'ailleurs comme ruthènes d'abord et ils parlent une langue (le rusyn) différente de l'ukrainien mais, comme toute langue slave, relativement proche de ses voisines polonaise, slovaque et ukrainienne. Mes mots de polonais sont suffisants pour se débrouiller dans la rue (il ne pas compter sur l'anglais par contre).
C'est aussi la première fois que l'on se frotte aux panneaux en cyrillique, faciles à transcrire une fois qu'on a fait l'effort d'apprendre quelques lettres spécifiques. Pas le choix de toute façon car il n'y a pas de double affichage en alphabet latin. Bien entendu, pas de carte précise à disposition mais le miracle internet est là: il est possible de consulter des cartes ukrainiennes, avec évidemment le nom des villages en cyrillique. Très pratique dans un pays où les panneaux sont rares. (Merci Wiki pour ce lien...)
On va où, là ? |
Dernier point, mieux vaut prévoir de l'argent d'avance car il n'y a pas beaucoup de distributeurs. Le mieux d'anticiper un petit paquet d'euros et faire l'échange en banque (L'euro est bien sur accepté sans problèmes), les cours sont connus et il n'y a pas d'usure pratiqué sur les devises. A l'usage, il s'avère que la commission bancaire est bien moins importante que ce que coute les achats et retraits par Carte Bleue.
Le départ est quand même difficile (des restes de notre soirée d'hier) car la température a franchement baissé à cause des orages de la nuit. Au bout d'une demi-heure, la pluie retombe même tellement fort que l'on doit s'arrêter : un bonne pluie d'été continentale, bien drue empêchant de voir la route et nous trempant jusqu'aux os (pas très prudent de rouler dans ces conditions). Par trois fois en matinée d'ailleurs, il faudra s'arrêter à cause de cette pluie.
Heureusement, la circulation n'est pas trop forte et la route de qualité correcte. La seule angoisse sera de slalomer au travers d'un troupeau de vaches traversant la route.
Maisons en bois, église orthodoxe, Lada... Pas de doutes, nous sommes en Ukraine |
Et puis l'éclaircie : le soleil revient, la température remonte et notre moral aussi. La route est bien plus agréable et nous pouvons profiter un peu mieux des paysages. Un paysage qui rappelle nos moyennes montagnes françaises, Vosges et Jura, et ces élevages extensifs. Les villages se ressemblent tous mais ont tous cet ambiance des pays de l'est...
Pas beaucoup de richesses, mais ce n'est pas la misère non plus ; on y vit comme dans nos campagnes d'il y a 30 ans ; on fait brouter la vache au bord de la route, on récupère de l'herbe pour les lapins et ont fait divers travaux...
Paysage classique de la Ruthènie |
Discussion serrée : on ne veut qu'un barquette de fruit ! |
On arrive enfin à avoir notre fond de sac de fruits, et nous payons bien sur les 10 grivnas comme si nous avions pris un seau entier. Un des jeunes nous fait remarquer que c'est trop et qu'il n'a pas de monnaie (Bizarrement, on se comprend plus facilement quand il est question d'argent), mais nous insistons pour qu'il garde tout. Bref, il n'y avait pas volonté de nous arnaquer de leur part, juste l'envie de bien nous ravitailler en fruit pour la suite de notre voyage...
Tous ces intermèdes font que notre route se passe bien mieux qu'en matinée, et nous trouvons l'énergie nécessaires pour finir la journée à Khust comme prévu. De toute façon, il n'y avait aucun moyen de dormir dans les villages et vu le temps toujours menaçant, il n'aurait pas été prudent de dormir à la belle étoile. Dans les faits, c'est 126 kms qui seront parcourus avec une arrivée pas trop tardive à 20h30, signe qu'on a bien mieux roulé l'après-midi sans pour autant rogner sur les pauses. Du soleil et pas de pannes, c'est bien d'avoir un peu de chance de notre côté aussi.
A Khust, nous dormons dans un hôtel, repéré également à l'avance sur internet...
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