jeudi 4 août 2011

Vishegrad - Sarajevo

Nouveau départ, après une nuit plus ou moins reposante, suivant l'alcool ingurgité et les lits fréquentés. Petite déception dès le début ; le beau soleil de la veille a fait place à une bruine. Pendant le petit dèj, nous découvrons que deux cyclo-randonneurs italiens étaient aussi au motel. Nous échangeons sur nos parcours respectifs :eux venaient de Sarajevo vers l'Adriatique, nous, nous voulions aller vers Sarajevo. Ils étaient passés par la route principale, 125 km et de la circulation forcément (d'autant que c'est la seule pour rejoindre la ville). Il y avait bien sur notre Michelin une petite route blanche plus directe, mais eux ne l'avait pas prise car non asphaltée. Pour nous, le fait de ne rouler que 100 kms et d'éviter la circulation nous fait choisir cette option : nous verrons bien sur place. GM n'étant pas développé dans ce secteur, impossible de faire les dénivelés, car les routes ne tiennent pas compte des tunnels.

Avant de quitter Višegrad, nous faisons un peu de tourisme, en particulier pour admirer le fameux pont , qui date de la renaissance, et qui par son architecture, a résisté à bien des tourments, crues et guerres.

Le pont de Visegrad
Puis, nous reprenons notre périple en remontant la Drina, dont la vallée est noyée par une retenue d'eau. Conséquence de ceci, nous avons une route moderne, relativement plate. Vu que le temps est à la pluie, c'est appréciable. Mais cette route étant à flanc de montagne, le moindre obstacle est passée par un tunnel. Très bien pour les voitures mais plus angoissants pour les cyclistes (on n'aime pas trop quand on est entre une voiture et une paroi), d'autant que plus de la moitié d'entre eux ne sont pas éclairés. Évidemment, nous revêtons nos gilets jaunes pour être visible, mais nous nous rendons compte que nous n'avons pas de lampe, à part une frontale. Seul Dur, avec sa dynamo intégrée nous fournira de l'éclairage et nous fera voir par les voitures.

La vallée de la Drina
Nous passerons une dizaine de tunnels sans encombres avant de faire une première pause pour se réchauffer un peu à Ustipraca, en prenant un café. Surprise, nous retrouvons nos collègues italiens. Bien qu'étant partis une heure avant nous, ils n'ont pas mieux apprécié la pluie et ont préféré se réchauffer dans le même café que nous.

Un paysage de montagne.

Le temps s'éclaircissant, nous continuons notre trajet vers Sarajevo.Le paysage est impressionnant avec ces montagnes qui se resserrent, tandis que l'état de la route est correcte, mais la circulation et l'enfilade des tunnels fait que nous ne prenons pas trop le temps de le regarder. Ces tunnels, vraiment  un obstacle pour nous. Même si aucune voiture ne nous a frôlé, nous ne sommes jamais rassurés au moindre bruit de moteur...

Enfin, nous quittons la route principale pour la route numéro 5. Avec un tel numéro, ce devait surement être un grand projet Yougoslave pour relier efficacement toutes les grandes villes du pays. La guerre a du faire qu'elle est restée à l'état de chemin...

Les premiers kilomètres se font sur une route goudronnée normale. En plus, le soleil revenant, le trajet s'annonce parafait. Mais 500 mètres après le village, la route s’arrête net au fond de la vallée. nous ne comprenons plus rien. En rebroussant chemin, nous constatons aucun panneau, juste une ancienne gare avec la plate forme ferroviaire déferré. Les locaux semblant confirmer que c'est direction de Sarajevo, il est évident que la route n'est en fait que l'ancienne voie de chemin de fer, et que le remblai a été utilisé pour faire un chemin. Une voiture qui arrive de Sarajevo, prenant ce chemin, achève de nous convaincre : nous tentons notre chance et verrons bien l'état de la route.
La vallée de La Drina, en plus resserrée
Le chemin de fer en question reliait donc Sarajevo à Višegrad, est ce la guerre qui a fait que ce passage est devenu une route ? En tout cas ce chemin est bien pratique, car il n'y a pas de circulation, nous passons dans un paysage de gorges, et même si elle n'est pas goudronnée, le revêtement de caillasses est suffisant pour rouler sans difficultés.

La joie des chemins de traverses (de chemin de fer, évidemment)
Mais qui dit rail dit aussi infrastructures ferroviaires, et les ingénieurs ont tracé au plus efficace leur chemin : ce qui veut dire pour nous une succession de tunnels (encore). Évidemment, la circulation n'est plus un problème, mais ces tunnels sont longs et non éclairés. Ce qui fait que l'on roule dans l'obscurité la plus totale sont voir où sont les parois et l'état du sol, Difficile de rouler dans ces conditions angoissantes. Plus d'une fois, la chute n'était pas loin et vraiment, pour nos prochaines randos, il faudra prévoir des sources de lumières.
Bref, ce trajet se prolonge 20 kms, avant que nous retombions sur une vraie route. Malgré les tunnels, nous ne regrettons pas notre chemin, car c'est bien plus agréable de rouler de cette façon. En tout cas, avec de la lumière, le chemin est plus que praticable.
Verra t-on le bout du tunnel ?

Pourtant, nous étions loin d'être arrivé à Sarajevo.

Si la suite du chemin est de la vraie route, avec différents villages pour se ravitailler, avant d'arriver à Pale : nous avons une surprise. La route bute sur une montagne, et elle peut être franchie que par un tunnel. Or, celui-ci est à une voie, régulée par des feux. Des feux adaptées aux voitures qui roulent à 60, mais nous ? Nous n'avons aucune idée de la longueur de ce tunnel, de son éclairage et nous craignons de nous retrouver face à face avec des voitures. Seulement, comme il n'y a pas d'autres routes visibles pour passer la montagne, pas le choix, nous nous engageons.
Nous faisons tous les efforts possibles pour rouler vite et rester dans l'onde verte. Mais difficile quand o na un peu la fatigue et un tunnel non éclairé. Ce tunnel était long et malgré tout nos efforts, le flux inverse se met en route. Heureusement, nous devions être assez visibles avec nos gilets jaunes, et le conducteur n'a pas été trop surpris. L'espace est juste est nous nous arrêtons pour laisser passer le flux de voitures, avant  de repartir et enfin de sortir du tunnel. Une expérience que nous ne souhaiterions pas renouveler.

Maintenant, nous entamons la descente vers Sarajevo. Nous ne nous arrêtons pas à Pale, où heureusement, sont plus visibles les souvenirs des JO de 84 et la station de sport d'hiver, que le moment où cette ville était la capitale d'un camp en guerre.

Nous retrouvons la grande route de Sarajevo, et profitions d'une route en descente, et aussi de tunnels... Le dernier d'entre eux étant fermé pour réfection, nous sommes même obligé de suivre une déviation qui nous force à passer par les montagnes autour de Sarajevo, avant de terminer vers le Centre Ville. Vraiment, merci pour ce dénivelé supplémentaire, nous n'avions pas besoin de cela.
Heureusement, entrer à Sarajevo se fait sans trop de problèmes. Une rocade fait que la grande circulation évite le centre ville.

Nous trouvons à nous loger sans problèmes à deux pas de la vieille ville turc.


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