mercredi 3 août 2011

Pljevlja - Vishegrad

Ou comment faire 3 pays en une journée. Miracle de la Balkanisation, nous arrivons en des endroits où les frontières sont proches. Nous espérons passer les douanes sont problèmes, avec des doutes pour les Serbes, puisqu'au même moment, il y avait regain de tension dans le Kosovo. Difficile de se représenter le contraste avec la zone ou nous pédalions, où les gens pensent plus aux vacances qu'autre chose. Dans cette zone montagneuse, il y a peu de ville et c'est la raison pour laquelle nous faisons une grosse étape jusque Višegrad. Nous quittons Pljevlja sous un grand soleil et attaquons la montagne de suite. La dernière image du Monténégro seront ces montagnes, et les mines de charbon à ciel ouvert. Le pays est vraiment magnifique, mais au vue de ces mines ou d'une manière générale, de la quantité de déchets le long des routes, de gros efforts restent à faire sur l'entretien des paysages. Comme d'accoutumée, la frontière passe par la ligne des crêtes, et nous passons en Serbie par le col de Jabuka (1250 m.). Un col sans grande difficulté et nous n'avons même pas la satisfaction de poser devant un beau panneau souvenir. Le paysage est magnifique d'ailleurs, avec une large vue sur la Serbie. Quand à la Douane, un passage sans encombres avec une simple lecture de nos passeports. Il faut même insister pour avoir le tampon.

Photo souvenir.
Les photos prises, grosse descente sur Prijepolje, seule ville du secteur, entourée de montagne. Pas un lieu exceptionnel, mais une petite ville bien pratique pour le ravitaillement.
Nous reprenons la route pour passer aussitôt en Bosnie, à la douane d'Uvac. Passage sans problèmes, avec les encouragements du préposé. Signe que nous rentrons en des lieux marqués par l'histoire, quelques observateurs de la FORPRONU sont présents.
Vallée de la Lim et paysage Bosniaque.
 Nous continuons notre trajet vers Višegrad. nous devons franchir une crête, mais quelle plaisir de passer par des routes avec peu de circulation et les saluts amicaux des habitants. Cette n'a pas été touché par la guerre, mais il est bizarre de se dire que une ou deux vallées plus loin, cela à a du cogner. La guerre reste de toute façon un sujet sensible, et vu l'histoire et les bouleversements qui sont arrivés dans ces secteurs il y a à peine 15 ans, nous ne l'avons jamais abordé pendant notre périple (Chaque belligérant pouvait se sentir dans son bon droit d'attaquer et de se défendre).

Nous finissons donc notre journée bien chargée à Višegrad avec un relief descendant qui nous fait finir à tombeau ouvert. Arrivée dans cette ville, nous entamons la recherche classique d’hôtel. Avec trois adresses dans le Lonely, ç'aurait du être un jeu d'enfant . Malheureusement, le premier était fermé. le second complet, et le troisième également (merci les gars de la FORPRONU de monopoliser les piaules...) Bref, au bout d'une heure de recherche, Nous n'avions rien, et le seul conseil que nous avions était de retourner sur nos pas sur 10 kms ou se trouver un motel pour routier. Hors de question ! Le problème est que n'avons aucun lieu pour dormir et ça fait longtemps qu'on ne s’embarrasse plus des tentes.

Pas le choix, nous revenons vers le second motel. Le patron comprend bien notre détresse, mais n'a qu'une mini-chambre à nous proposer (et un lit deux places). Comme nous avons nos tapis de sols, nous lui proposons qu'on dorme à quatre dont deux par terre : l'important est d'avoir un toit. Finalement, le patron accepte. Merci à Marko de sa compréhension, d'autant que notre hôte ne parlant ni anglais, ni allemand, il a fallu négocier avec les deux, trois mots de slave que nous possédions. Il a du bien se marrer en tout cas avec mon mélange de serbe, bosniaque, polonais.

La douche chaude est d'autant apprécié et nous n'avons pas le courage de retourner en ville. Heureusement, le motel fait aussi restaurant et nous profitons des plats locaux. En désert, nous demandons, à notre habitude, la "prune" du patron (en local : la šljivovica). Après nous avoir versé la tournée, Marko nous a laissé la bouteille en nous disant de nous débrouiller avec (c'est fou comment on comprend le serbe dans ces moments là.). Bien entendu, nous honorons cette invitation et autant dire que l'on a bien dormi ensuite.
La potion magique de Marko
Une bonne surprise donc, et merci à Marko pour son accueil. Allez faire un tour à l'Aurora Motel, c'est moins clinquant que d'autres hôtels, mais l'accueil est plus sympathique.


Note : cet accueil et nos relations avec les serbes et les bosniaques en général, toujours amicaux, met vraiment en abime le fait que ces gens étaient en guerre il y a 15 ans. En faisant des recherches sur Višegrad, je me doutais que la ville était à majorité serbe, vu la position géographique. Ce que je ne savais pas, c'est que la guerre a également touchée cette zone, avec des Massacres à Višegrad recensés. Quelle folie a pu pousser des voisins à s'entretuer ? Car hormis la religion, bosniaques et serbes sont culturellement proches. Les gens que nous avons croisés ont-ils participé, soutenu les exactions d'il y a 19 ans ? Sont-ce aussi des réfugiés ? Des questions douloureuses...

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