Il y a donc bien plus fou que nous...
Nous faisons une pause à Kallaste, le village le plus russe d'Estonie. Comme tout ceux autour du lac, c'est un petit village de pêcheur sans grand attrait ni monuments, malgré la présence d'une secte orthodoxe - les vieux croyants - Le seul fait d'avoir des inscriptions en cyrillique nous rappelle que le grand frère russe n'est pas loin. Même si ces russes là sont installés depuis longtemps, ils symbolisent les problèmes en Estonie de l'intégration des populations russes installées de force après 1945 par les autorités soviétiques afin de noyer dans la masse le particularisme estonien. Un problème qui se retrouve d'ailleurs en Lettonie.
Lors de l'indépendance en 1991, la nationalité estonienne ou lettone ne leur fut pas accordé (il fallait prouver une appartenance culturelle ou une longue installation au pays), eux même ne se résolvant pas à couper tout lien avec le géant soviétique voisin (l'URSS en avait encore pour quelques mois). On en arrivait à un curieux état où existait une forte minorité (plus de 40 %) dans un pays avec peu de reconnaissance et peu d'accès aux services du dit pays, créant des tensions avec Moscou. Il ne faut pas oublier que l'occupation des pays baltes par l'URSS, d'abord en 1941, puis après 1944, fut un moment terrible (on estime que 10 % de la population totale ont eu affaire aux geôles du NKVD, l'ancêtre du KGB) et durement ressenti (il y eut une résistance armée combattant l'armée rouge -les frères de la forêt- jusqu'en 1949).
Aujourd'hui subsiste des tensions entre communautés, dont l'affaire du déplacement du monument à la gloire de l'armée rouge à Tallinn en est le dernier avatar.
Maintenant, ceci est à relativiser quand car nous sommes loin des tensions de l'Ex-Yougoslavie.
Un mot sur le ravitaillement
Pour en revenir à notre périple, pas de difficulté particulière pour cette étape, à part un paysage un peu plus vallonné. Notre pause du midi à Koosa me permet de parler un peu plus du ravitaillement.
En premier lieu, il existe de nombreux épiceries et autres magasins le long de la route, tous parfaitement achalandés (l'alcool y tient d'ailleurs une grande place). Que ce soit en Estonie où dans les pays suivants, chaque village à son échoppe, ouvert longtemps. De fait, il en devient inutile de préparer un gros pique-nique tous les matins ou de trimballer des provisions sur des kilomètres. Cela est vrai pour la nourriture, comme pour l'eau.
Évidemment, nos rations de survie se révélèrent bien inutiles. Quand à nos repas du soir, et vu les prix plus qu'intéressants des restaurants, le choix fut vite fait entre déguster les plats locaux ou faire des nouilles à la viande reconstituée... On est en vacances après tout.
Encore une étape sans grande difficulté, à part la pluie qui se rappelle à notre bon souvenir. C'est sous des trombes d'eau que nous finissons les 10 derniers kilomètres sur Tartu. Autant dire qu'on a pas trainé à trouver notre logement. Merci au Lonely pour le conseil de loger dans des locaux annexes de l'université de Tartu. Merci aussi au gardien qui, bien que parlant que russe, s'est démené pour nous faire un accueil agréable. Que c'est bon une douche chaude après une bonne rincée.
Nous passons le début de soirée à visiter Tartu, seconde ville du pays, connue par son université. La pluie battante nous fait limiter nos pérégrinations à la place de l'hôtel de Ville et à la colline de l'Université, où bâtiments classiques côtoient les ruines de la cathédrale.
Grand place de Tartu, sous la pluie
La ville ne manque pas d'attraits en tout cas mais nous croisons peu de personnes à cause de la pluie. Dommage.
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